Le premier baromètre des services publics d’Odoxa
L’échantillon interrogé était composé de 1 001 salariés du service public en France et de 3 039 Européens (Français, Anglais, Allemands, Italiens, Espagnols) représentatifs de la population de chacun de ces pays. L’opération a vocation à se poursuivre. Elle sera effectuée « en miroir », en interrogeant systématiquement les Français et les agents du secteur public, trois fois par an. L’objectif des commanditaires est de mesurer à la fois le jugement global et détaillé des Français sur les services publics (y compris en creusant quels stéréotypes pouvaient exister chez eux) et en comparant ces perceptions à celles des agents. Le deuxième objectif est d’effectuer une comparaison internationale pour révéler les dimensions particulières que revêt cette question en France par rapport à nos plus proches voisins.
Les principaux enseignements
- Les Français comme les agents du secteur public estiment que la France est le pays européen disposant du « meilleur service public » ; nombre d’Européens le pensent aussi, faisant de la France le 2ème pays le plus performant (derrière l’Allemagne) en matière de services publics (63 %).
- De manière générale, les Français ont une bonne opinion du secteur public (64%).
- Mais, les salariés du secteur public pensent au contraire que leurs concitoyens en ont une mauvaise image (62% le pensent).
- Réciproquement, les Français ont une bonne image (63%) des agents du secteur public, alors que ces derniers s’imaginent au contraire mal-aimés de leurs concitoyens (65%).
Les raisons de cet important hiatus
Les responsables de l’enquête mettent en avant 2 raisons principales. D’abord, les salariés du secteur public se trompent en sous-estimant le niveau de satisfaction des usagers des services publics et pour Odoxa « ce spectaculaire hiatus témoigne d’un profond mal-être des agents ». Ensuite, si les Français apprécient globalement les agents du secteur public et les trouvent « sympathiques » et « compétents », il existe bien dans l’opinion des stéréotypes largement admis sur les « fonctionnaires » qui seraient, selon une majorité de Français « privilégiés » (71%) et ni très « travailleurs » ni bien « efficaces ». On a pu encore le vérifier lors de la dernière campagne présidentielle.
Comme l’indique Médéric Monestier, le DG de la Banque Française Mutualiste :
« …pour que les regards des Français et des agents du secteur public se rejoignent, il faudrait donc – en même temps – mieux faire savoir aux agents combien ils sont appréciés par leurs concitoyens, mais il faudrait aussi probablement mieux faire connaître aux Français la vie « réelle » des agents du secteur public, qu’il est objectivement difficile de considérer comme des ‘privilégiés’ et qu’il est faux de juger ‘pas efficaces’ ».
Sources