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Les entreprises du secteur public dans l’économie

mercredi 19 juin 2013

Parmi les 1 498 entreprises publiques l’État ne contrôle directement que 87 entreprises. Les dix premières sociétés, en termes d’effectifs, rassemblent, à elles seules, plus des trois quarts de l’ensemble des salariés du secteur public.

Fin 2011, l’État contrôle en France majoritairement, directement ou indirectement, 1 498 sociétés, en détenant plus de la moitié de leur capital. C’est en gros, 40 % de moins qu’en 1995.Par rapport à 2010, le nombre de sociétés contrôlées par l’État progresse fortement (+ 270 unités), tandis que le nombre d’emplois de ces sociétés diminue de 2,3 %. Les deux tiers de cette baisse concernent des sociétés pérennes, qui étaient dans le secteur public en 2010 et 2011. L’État est également présent de façon minoritaire dans le capital d’environ 540 autres sociétés.

Parmi les 1 498 entreprises publiques l’État ne contrôle directement que 87 entreprises, dites de premier rang, en détenant directement plus de la moitié de leur capital. Parmi elles, 12 sont des groupes rassemblant chacun au moins une dizaine de sociétés. EDF et la Poste en contrôlent plus d’une centaine chacun, la SNCF plus de 500.

Les sociétés du secteur public emploient 784 500 salariés, au lieu de quelques 1 450 000 en 1995. Cela représente 5 % des effectifs salariés de l’économie marchande, hors secteurs agricole et financier.

Les effectifs des entreprises publiques restent fortement concentrés. En effet, les dix premières sociétés, en termes d’effectifs, rassemblent, à elles seules, plus des trois quarts de l’ensemble des salariés du secteur public. Les trois plus importantes demeurent La Poste, la SNCF et EDF. Ces trois sociétés et leurs 1 000 filiales représentent à elles seules plus de trois quarts des effectifs des sociétés contrôlées par l’État.

La répartition par grands secteurs des sociétés publiques en 2011 est similaire à celle de 2010. Le secteur tertiaire concentre toujours 80 % des effectifs de l’ensemble des sociétés publiques. Dans ce secteur, la présence de l’État reste forte, par l’intermédiaire de grands groupes dans les transports et les activités scientifiques et techniques. Fin 2011, les sociétés publiques du secteur des transports et de l’entreposage emploient près de 495 000 salariés, dont la quasi-totalité dépend des groupes La Poste, SNCF et, dans une moindre mesure, de la RATP ou d’Aéroport de Paris.

Loin derrière les transports, les secteurs des activités scientifiques et techniques et des services administratifs et de soutien aux entreprises emploient plus de 62 000 salariés. Parmi eux, près de 50 % sont employés dans le secteur de la recherche et du développement scientifique, dont plus de la moitié dépend du Commissariat à l’énergie atomique (CEA).

Comme depuis quelques années, le secteur public reste peu présent dans l’industrie. Au total, ce secteur représente 18,5 % des effectifs des sociétés publiques. Fin 2011, dans les secteurs des industries extractives, de l’énergie, de l’eau, de la gestion des déchets et de la dépollution, le nombre de sociétés présentes est multiplié par trois par rapport à fin 2010. EDF et le CEA demeurent les deux groupes importants de ce secteur. Ils y emploient 107 500 salariés.

Quel capital financier représentent ces sociétés pour l’Etat ? Pour les seules sociétés cotées, ces participations représentent près de 60 milliards d’euros, à un moment où pourtant la crise a fait fondre les valeurs en Bourse. Il vaut mieux vendre en effet quand la cote est élevée. Or on est loin des 6 000 points de l’indice CAC 40 de 2007. Enfin il faut tenir compte de la perte de dividende induite par la vente qui diminue d’autant les recettes de l’Etat. Les dividendes versés à l’Etat représentaient 4,4 milliards d’euros en 2011.

Le portefeuille des sociétés cotées de l’Etat (en millions d’euros)
Part de l’EtatValorisation de la participation de l’Etat au 2 mai 2013 (en millions €) Evolution en bourse depuis le 1/1/2013
EDF 84,44 % 26 908 + 7,8 %
Aéroports de Paris 54,54 % 3 735 + 11,92 %
GDF Suez 36,71 % 14 598 - 3,76 %
Safran (avant cession) 30,2 % 4 235 + 7,6 %
Thalès 27,08 % 1 798 + 24 %
Air France KLM 15,88 % 381 + 5,73 %
Renault 15,01 % 2 309 + 21,17 %
EADS 14,83 % 4 953 + 34,7 %
AREVA 14,33 % 647 - 8 %
France Télécom 13,45 % 2 877 - 5,5 %
Dexia 5,73 % 6 - 28,6 %
CNP Assurances 1,1 % 78 - 5,9 %

Depuis 1986, 92,5 milliards en euros courants ont été recueillis par des cessions d’actifs. En 2006 et 2007, les privatisations avaient rapporté à l’Etat respectivement 7 et 12 milliards d’euros, quasiment rien depuis. La vente des participations est encadrée par la loi : elles doivent servir à des investissements en capital ou au désendettement de l’Etat. Ainsi, la vente de quelques pour cents d’actions de Safran et d’EADS cette année rapporte 1,1 milliard d’euros qui vont renforcer les fonds propres de la Banque publique d’investissement (BPI).

Il est question d’aller plus loin pour financer un plan d’investissements à dix ans, appuyant le plan compétitivité dans les nouvelles technologies, tout en conservant le pouvoir de décision de l’Etat. Il s’agit aussi de financer les investissements du budget de la Défense.