1. Accueil
  2. > Société
  3. > Inégalités, discriminations
  4. > Après une séparation, c’est plus dur pour les femmes
Les clés du social : Après une séparation, c'est plus dur pour les femmes

Après une séparation, c’est plus dur pour les femmes

Publié le 26 mars 2025 / Temps de lecture estimé : 2 mn

L’INSEE Occitanie a consacré une enquête aux difficultés vécues par chaque membre d’un couple qui se sépare. Les résultats sont sans appel. Les femmes font face à davantage de difficultés que les hommes et la séparation est pour elles un point de bascule dans la pauvreté.

Chaque année, 3 % des couples se séparent en Occitanie

Ce chiffre est une moyenne entre 2014 et 2020. 63 % des personnes majeures vivent en couple en Occitanie et le mariage reste la forme la plus répandue. Sept couples sur dix sont mariés, deux sur dix sont en union libre et un sur dix est pacsé. Ces couples n’ont pas les mêmes caractéristiques socio-économiques, les personnes mariées sont en moyenne plus âgées. 3 % des couples se séparent chaque année dans cette période.

Les séparations sont plus importantes entre les couples en union libre (12 % par an) que pour les couples mariés (1 %) ou pacsés (3 %). Cette séparation conduit à une diminution forte des niveaux de vie du fait de l’arrêt de la mise en commun des revenus et de la fin de la cohabitation. On comprend que certaines dépenses qui étaient jusque-là mutualisées pèsent plus après la séparation et en particulier le logement et les dépenses qui y sont associés. Les femmes déménagent plus souvent que les hommes après une séparation.

Le niveau de vie des femmes diminue plus que celui des hommes

Après une séparation, le niveau de vie des femmes diminue plus vite que celui des hommes, 17 % pour les femmes et seulement 7 % pour les hommes.
La cause : le fait que les femmes ont souvent des revenus plus faibles que les hommes et aussi parce que les femmes ont davantage la garde des enfants que les hommes. Les femmes avec enfants voient leurs revenus baisser de 17 % malgré tous les mécanismes redistributifs et les pensions alimentaires.

Le taux de pauvreté est accentué

Les situations de pauvreté deviennent plus fréquentes, en particulier pour les femmes. L’année de la séparation, 22 % des ex-conjoints sont pauvres contre 13 % l’année précédente. À l’inverse, 5 % sortent de la pauvreté, ceux qui apportaient la majorité de revenus et n’élèvent pas d’enfants. Les femmes sont les plus touchées.
L’année de la séparation, 26 % d’entre elles sont pauvres contre 18 % des hommes.

Le retour à l’emploi se complique par la garde des enfants

Déjà, avant la séparation, les femmes issues de ménages modestes étaient moins en emploi. La séparation n’améliore pas vraiment cette situation. Leur revenu d’activité augmente seulement de 610 à 710 euros mensuels en moyenne. Leur retour s’opère souvent en fait sur des emplois à temps partiel pour élever leurs enfants. Les femmes issues des familles modestes ont plus fréquemment la garde exclusive de leurs enfants à la différence des femmes issus de familles plus aisées où la garde alternée domine.

En conclusion, deux ans après la séparation, le rattrapage du niveau de vie pour les femmes reste incomplet alors que les hommes retrouvent quasiment leur niveau de vie initial. Les effets des séparations sont plus longs pour elles que pour les hommes.

Un signal supplémentaire des difficultés que vivent les femmes et en particulier les mères chefs de familles monoparentales. Une situation qui mérite de nouvelles politiques publiques et la mobilisation de tous les acteurs sociaux.


Source