samedi 1er octobre 2022
Entre 35 et 44 ans, les femmes des générations 1970 valident autant de trimestres que les hommes. La durée d’assurance pour la retraite avant 30 ans est plus faible pour les générations nées à partir des années 1970 (allongement des études et difficultés d’insertion sur le marché du travail). Le rythme de validation de trimestres s’accroît avec l’âge jusqu’à 40 ans puis décroît au-delà de 55 ans. Les durées validées au titre de la maladie ou de l’invalidité demeurent stables. Elles augmentent en fin de carrière après 40 ans et plus fortement depuis la réforme de 2010 qui a repoussé l’âge d’ouverture des droits à la retraite.
Le dispositif statistique inter-régimes de cotisants (EIC) : trente organismes regroupent une soixantaine de régimes. Ils sont questionnés tous les 4 ans sur les droits à la retraite acquis par un échantillon anonyme de plus de 700 000 personnes de différentes générations :
La mesure de la « durée validée pour la retraite » : la durée d’assurance « tous régimes » est un élément essentiel du calcul du montant de la pension. Elle se calcule tous régimes confondus et permet de déterminer le droit à bénéficier d’une pension à taux plein sans attendre l’âge de la décote.
La durée d’assurance pour la retraite validée à 30 ans se stabilise autour de 8 années, pour les hommes et pour les femmes, elle a fortement diminué en un quart de siècle. Elle passe de 43,1 trimestres pour les affiliés nés en 1950 à 31,8 trimestres pour la génération 1976. Elle se stabilise autour de 32 trimestres (8 ans) pour les générations suivantes. Cette baisse continue résulte de plusieurs facteurs :
Si on prend comme référence une période quinquennale, les hommes valident plus de 4 années sur 5 dès la génération 1950. Le rythme de validation des femmes augmente régulièrement au fil des générations, tandis que celui des hommes baisse légèrement à partir de la génération 1954. Ce constat illustre l’augmentation des femmes sur le marché du travail.
Les femmes des générations 1970 valident autant de trimestres que les hommes entre 35 et 44 ans : pour chacune des générations, hommes et femmes, le rythme de validation des trimestres pour la retraite s’accroit progressivement avec l’âge en début de carrière et diminue après 55 ans. Le nombre moyen de trimestres validés est plus faible avant 30 ans et après 55 ans que sur la tranche médiane 30-49 ans.
Sur la tranche d’âge 30-34 ans, les femmes nées en 1946 valident 13,5 trimestres contre 15,9 trimestres pour celles nées en 1978. En moyenne, les femmes valident autant de trimestres que les hommes, sur la tranche 30-34 ans, à partir de la génération 1974. Cela s’explique par l’essor de l’activité féminine mais aussi par l’extension progressive de l’AVPF (assurance vieillesse des parents au foyer) qui a permis aux femmes de valider plus de trimestres. Les femmes réduisent ou interrompent plus souvent leur activité que les hommes pour élever leurs enfants, elles bénéficient d’une compensation partielle par la validation de trimestres obtenus par l’AVPF.
La part des femmes validant une durée complète entre 30 et 49 ans augmente et réduit l’écart entre les hommes et les femmes :
Le rythme de validation des trimestres décroit en fin de carrière entre 55 et 59 ans : cela s’explique par une part plus grande part d’affiliés ne validant aucun trimestre au cours des 5 années précédant leur retraite, un phénomène plus marqué chez les femmes. Mais la plupart des individus valident la totalité des trimestres entre 50 et 59 ans.
À 50 ans, les trimestres non cotisés représentent un peu plus de 20 % pour les femmes. À tout âge, la part des trimestres validés pour les hommes est moindre que celle des femmes. Pour les femmes, ces trimestres augmentent jusqu’à 35 ans (âge de la maternité) et peut atteindre un quart des trimestres validés.
Le nombre de trimestres validés au titre du chômage est très sensible à la conjoncture économique rencontrée en début de carrière. À âge donné, le cumul du nombre de trimestres utiles validés au titre du chômage, de la préretraite, de la reconversion et de la formation augmente au fil des générations jusqu’à celle née en 1968 (zéro trimestre pour la génération 46 à 2 trimestres pour la génération 1968 et il diminue à 1,4 trimestre pour la génération 1976). En 2016-2017, le nombre moyen de trimestres validés au titre du chômage au cours d’une année est similaire à tout âge.
La validation de trimestres au titre de la maladie augmente avec l’âge après 40 ans, pour les hommes comme pour les femmes, les trimestres validés sont acquis pour l’essentiel en fin de carrière. À partir de 40 ans, le cumul de ces trimestres augmente et accélère fortement après 50 ans, pour toutes les générations :
Ces tendances laissent espérer que, dans le futur, les femmes n’auront pas forcément une retraite plus tardive et moins généreuse que celles des hommes. En espérant que les femmes et les hommes puissent bénéficier de trimestres assimilés pour les congés maternité/paternité et pour la formation.
Références