mercredi 2 septembre 2015
Beaucoup s’accordent sur son importance pour l’avenir commun de l’humanité et, pour la diplomatie française, c’est LE rendez-vous incontournable pour la fin de 2016. Mais derrière les sigles, et d’ailleurs que signifient-ils, quels sont les enjeux politiques, économiques et sociaux de la lutte contre les changements climatiques ?
Décryptage
La COP 21 est la 21ème Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Cela signifie qu’elle est la 21ème conférence des Nations Unies organisée sur ce thème. Elle est aussi appelée « Paris 2015 ».
Cette convention a pour origine un traité signé en 1992 au Sommet de la Terre à Rio qui a adopté les principes de lutte contre le réchauffement climatique, la désertification et l’érosion de la biodiversité. Il a un périmètre large : 195 pays en sont signataires - 196 même avec l’Union européenne - c’est-à-dire quasiment tous les pays de l’ONU. Mais les pays ont eu du mal à s’entendre sur des mesures concrètes. Seul le Protocole de Kyoto, adopté à la COP 3 en 1997 et entré en vigueur en 2005, a avancé sur des engagements de lutte contre les gaz à effet de serre.
La COP 21 va donc se tenir en France (elle tient une réunion annuelle), du 30 novembre au 11 décembre 2015 sur le site de Paris-le Bourget et pendant 2 semaines va rassembler près de 40 000 participants – délégués représentants chaque pays, observateurs, membres de la société civile ...de tous les pays signataires du traité.
Il s’agit du plus grand événement diplomatique accueilli par la France et également de l’une des plus grandes conférences climatiques jamais organisées. La France, occupant la présidence de la conférence, aura à faciliter les débats entre pays, assurer un fonctionnement transparent et inclusif du processus de négociation, rapprocher les points de vue et rechercher un consensus au sein des Nations Unies et aussi au sein de l’Union Européenne, qui occupe une place importante dans les négociations sur le climat.
Les principaux enjeux
La conférence doit aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dans l’objectif de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2°C.
Ce qui est visé, pour la première fois, c’est un accord universel et contraignant permettant de lutter efficacement contre le dérèglement climatique et d’impulser et d’accélérer la transition vers des sociétés et des économies résilientes et sobres en carbone.
Pour cela, le futur accord devra traiter, de façon équilibrée, de l’« atténuation » – c’est-à-dire des efforts de baisse des émissions de gaz à effet de serre permettant de contenir le réchauffement global à 2°C - et de l’adaptation des sociétés aux dérèglements climatiques déjà existants. Ces efforts devront prendre en compte les besoins et capacités de chaque pays. Enfin, l’accord doit entrer en vigueur à partir de 2020 et devra être durable pour permettre une transformation à long terme.
Pour ce faire, la conférence de Paris décidera de la mobilisation de 100 milliards de dollars par an venant des pays développés, de source publique et privée, à partir de 2020. Ces fonds doivent permettre aux pays en développement de lutter contre le dérèglement climatique tout en favorisant un développement durable et juste. Une partie de ces financements transitera par le Fonds vert pour le climat, dont la première capitalisation a atteint 10,2 milliards de dollars, dont près d’un milliard abondé par la France.
Plus largement, la conférence de Paris doit adresser aux acteurs économiques et financiers les signaux nécessaires à la réorientation de leurs investissements, afin d’engager la transition vers des économies bas carbone.
Les risques de la négociation
La mobilisation des syndicats européens
Les syndicats européens, regroupés au sein de la Confédération européenne des syndicats (CES), sont particulièrement attentifs aux travaux préparatoires et ont rappelé à de nombreuses reprises les enjeux sociaux et économiques des dérèglements et changements climatiques ainsi que de la transition vers des sociétés et des économies résilientes et sobres en carbone.
À 5 mois de l’ouverture de la conférence, ils ont adopté une résolution dans ce sens les 17 et 18 juin 2015. La résolution s’adresse aux États parties, c’est-à-dire aux signataires de la convention, mais plus spécifiquement à l’Union Européenne qui doit jouer un rôle moteur dans le processus de négociation.
Ils veulent :
La mobilisation syndicale va continuer de s’amplifier cet automne : la réunion de 300 représentants des syndicats de tous les pays, organisée par la CSI (Confédération internationale des syndicats), est déjà prévue à Paris pour les 14 et 15 septembre.
Sources