samedi 25 septembre 2021
Fin juillet 2021 a été votée la loi climat et publié le pacte vert européen avec la tarification carbone, dans une actualité ponctuée d’ouragans, d’inondations et de gigantesques feux de forêts. Début août, le premier groupe de travail sur trois du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) rend son rapport sur la physique du climat. Comment est le climat, comment fut-il, comment sera-t-il, en fonction des différents scénarios possibles d’émissions de gaz à effet de serre par l’humanité. Les groupes 2 et 3 doivent approuver leurs rapports en février et mars 2022. Le rapport de synthèse est prévu pour fin septembre 2022.
Comment s’approprier ce rapport ? Le rapport est la synthèse de 14 000 articles scientifiques. Les 234 autrices et auteurs principaux ont répondu à 78 007 commentaires des gouvernements et d’experts. Le résumé a été validé ligne par ligne par les gouvernements. Il en existe 3 versions :
Le GIEC a une liste de qualificatifs utilisés en fonction du niveau de confiance de 1 à 6 : 1- Quasiment certain (probabilité de 99 % à 100 %), 2- Très probable (90 à 100 %), 3- Probable (66 à 100 %), 4- à peu près aussi probable qu’improbable (33 % à 66 %), 5-improbable (10 à 33 %), 6-Très improbable (0 à 10 %).
Le GIEC présente 5 scénarios différents d’une atteinte de 1,5°C d’ici 20 ans. Dans les scénarios où les émissions seraient plus élevées nous dépasserons plus rapidement l’objectif de 1,5°C au cours du siècle. Dans le scénario d’émissions le plus faible, le GIEC suggère que les températures augmenteront d’un peu plus de 1,5°C avant de redescendre à la fin du siècle (objectif compatible avec l’Accord de Paris).
Pour la première fois, le 6ème rapport d’évaluation offre une évaluation régionale poussée du changement climatique :
Les points de bascule sont inclus dans le rapport, car bien qu’ayant une plus faible probabilité de se produire, ils pourraient avoir des conséquences dévastatrices : la fonte de la calotte glaciaire, les modifications brusques des courants marins (AMOC par exemple), un réchauffement nettement plus important :
Limiter le réchauffement mondial à +1,5°C ne sera plus possible sans une baisse immédiate et à large échelle des émissions de GES (gaz à effet de serre). Dans tous les scénarios d’émissions (à l’exception du plus bas, le SSP1-1.9), nous dépasserons le seuil de réchauffement mondial de +1,5°C dans un avenir proche (entre 2021 et 2040) et nous resterons jusqu’à +1,5°C jusqu’à la fin du siècle. Les conclusions de ce rapport permettent au GIEC d’être plus clair et plus incisif sur le lien direct entre l’activité humaine et le réchauffement climatique. Les réactions sont nombreuses pour dire « il est temps d’agir » :
La France vient d’être condamnée pour non-respect des normes européennes qui ont un objectif de réduction de moins 55 % d’émission de gaz à effet de serre d’ici 2030 (la France propose -40 %). Le Conseil d’État ordonne de prendre « toutes mesures utiles » pour remettre d’ici à 9 mois la France dans la bonne trajectoire climatique. Un nouveau modèle politique et social est à inventer sachant que 20 % des émissions de gaz à effet de serre pour la France viennent du logement.
Références