samedi 16 avril 2022
Le dernier volet du 6ème rapport du groupe d’experts international sur l’évolution du climat (GIEC) a été publié le 4 avril 2022. Comment limiter (on ne parle plus d’arrêter) la croissance des émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, dont les effets catastrophiques sont déjà visibles dans le monde d’aujourd’hui. « Nous sommes à la croisée des chemins » estime le GIEC.
Le rapport du GIEC attribue sans équivoque le réchauffement climatique aux activités humaines. Il fait état de 5 scénarios d’évolution de la société avec des taux d’émission de gaz à effet de serre différents mais aucun des scénarios n’est optimiste. Tout n’est pas récupérable (le niveau de la mer continuera à s’élever vu la fonte des calottes glaciaires), mais tout n’est pas perdu, il est encore possible de se maintenir sous le seuil de 3 % si l’humanité émet au maximum 300 gigatonnes de dioxyde de carbone (CO2).
Les objectifs que les États se sont déjà fixés ne suffisent pas. La croissance des émissions de gaz à effet de serre s’est réduite de 2010 à 2019, mais cela ne suffit pas. Le contexte géopolitique (crise de l’énergie, conséquences de la guerre en Ukraine), pousse les gouvernements européens à revoir leurs politiques énergétiques.
Comment réduire les énergies fossiles ? Tenir +2% suppose que 30 % des réserves de pétrole, 50 % de celles du gaz et 80 % de celles du charbon ne soient pas utilisées. Le rapport propose de :
Le méthane (CH4) issu de l’activité humaine comprend : l’élevage, la combustion de biomasse, les biocarburants, les décharges et les déchets, la production, le transport, l’utilisation des énergies fossiles… Sachant que les forêts, l’océan sont des puits de carbone qui absorbent une grande quantité du dioxyde de carbone de l’atmosphère.
Réduire la demande par la transformation des modes de vie (mobilités douces, véhicules électriques, isolation des bâtiments, réduire les vols en avion…).
Capturer le CO2 : est-ce possible ? Des techniques d’élimination du dioxyde de carbone existent :
Des investissements coûteux, de plusieurs milliards, sont nécessaires. En 2021, 750 milliards ont été dépensés dans le monde pour des énergies propres ou l’efficacité énergétique, chiffre l’Agence internationale de l’énergie. Selon le GIEC, les pays riches dépensent 2 à 5 fois moins que nécessaire et les pays en développement dépensent 4 à 8 fois moins. Tenir l’objectif de 2°C entraînerait une baisse de 1,3 % à 2,7 % du PIB mondial mais ne pas agir coûterait encore plus cher :
Les actions personnelles peuvent limiter les empreintes écologiques :
Certes ce dernier rapport n’a pas fait l’unanimité auprès des gouvernements, le blocage a porté sur les énergies fossiles, le rôle des technologies …la sagesse l’a finalement emporté. « La réduction de nos émissions est un investissement à long terme, cela vaut le coup » confirme le GIEC. Avoir les bonnes politiques, les bonnes infrastructures et les bonnes technologies pour changer nos modes de vie et nos comportements peut entrainer une baisse de 40 à 70 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050.
Références