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Les clés du social : Résultats régionaux de l'audience syndicale pour le cycle 2017-2021

Résultats régionaux de l’audience syndicale pour le cycle 2017-2021

Publié le 8 septembre 2021 / Temps de lecture estimé : 5 mn

Après l’analyse des résultats nationaux de l’audience syndicale, voici une analyse des résultats régionaux à partir des documents que nous nous sommes procurés. Ces résultats démontrent encore plus clairement le recul sévère de la CGT qui affecte tous les territoires. A contrario, la CFDT renforce ses positions en se plaçant en tête dans 9 régions métropolitaines sur 13 et la CFE-CGC gagne du terrain partout. Les autres organisations connaissent des évolutions contrastées mais globalement maintiennent leurs positions. La Corse vit une situation particulière avec la suprématie du Syndicat des Travailleurs Corses (STC). Dans les régions d’Outre-Mer, les organisations locales ont souvent pris l’avantage sur les confédérations nationales sauf à la Réunion et à Mayotte.

Les résultats en métropole par organisation

La CFDT

La CFDT conforte sa première place dans ses bastions traditionnels de l’Ouest de la France (Bretagne, Pays de la Loire), dans la région Grand Est mais aussi en Bourgogne-Franche-Comté où elle enregistre une progression notable de 1,42 point.

Autre progression importante de la CFDT, en Nouvelle Aquitaine (+1,61 point), elle ravit la première place à la CGT avec 0,14 point d’avance. Avec une progression de près de 1 % elle devient aussi première organisation dans les Hauts-de-France, région pourtant au passé glorieux pour la CGT. Malgré une légère perte de 0,13 point, elle passe aussi devant la CGT en Auvergne-Rhône-Alpes. Au total, la CFDT progresse dans 7 régions sur les 13 régions métropolitaines. Elle dépasse les 40 % en Bretagne (42,50 %). A contrario elle enregistre ses plus mauvais scores dans les régions PACA (22,11 %), Occitanie (22,27 %), et Corse (6,70 %) où elle perd du terrain.

Au plan départemental, elle obtient plus de 35 % des voix dans 11 départements (un de plus qu’en 2017). Elle dépasse les 45 % dans les départements de la Vendée (47,76 %), du Finistère (46,70 %) et du Morbihan (45,48 %). En revanche, on peut dire que, pour la CFDT, l’Ariège (9,25 %) et les deux départements Corse restent des « terres de mission ».

Cette progression d’ensemble, même dans le contexte d’une baisse de la participation, est une satisfaction pour la CFDT. Elle est incontestablement une force incontournable avec laquelle gouvernement et patronat doivent composer.

La CGT

Tristes résultats pour la deuxième organisation française. Elle perd du terrain dans toutes les régions métropolitaines. Elle reste encore première organisation dans 3 régions (Normandie, Occitanie et PACA) mais son avance se réduit. Elle enregistre ses meilleurs scores en Normandie (28.52 %), Nouvelle Aquitaine (27,55 %), Auvergne-Rhône-Alpes (26,48 %), Occitanie (26,13 %) et en Corse (26,46). Mais elle connaît des baisses importantes en Île-de-France (-2,61 points), Bourgogne-Franche-Comté (-2,29 points) et Occitanie (-1,90 point).

Preuve de l’émiettement de la CGT : elle ne dépasse plus les 35 % que dans 7 départements métropolitains (12 en 2017). Peut-être plus grave pour l’avenir de cette organisation, elle obtient ses meilleurs résultats dans des départements de zones rurales plutôt en déclin ou tout au moins avec des secteurs industriels qui perdent des emplois.

Le risque est grand pour la CGT de persévérer dans la logique contestataire qu’elle a adopté ces dernières années. Une stratégie qui à l’évidence l’amène au déclin. Ce qui est sûr, la baisse enregistrée par la CGT devrait susciter des débats houleux à son prochain congrès de mars 2023.

Force ouvrière

FO est en baisse dans 9 régions sur 13 dont l’Occitanie et Paca, les deux régions où elle dépasse les 20 % de justesse. Pour l’anecdote, elle ne dépasse les 30 % que dans le département de l’Aveyron (30,17 %, -0,21 point) ce qui était déjà le cas en 2017. Elle est quasiment troisième dans toutes les régions métropolitaines, sauf en Île-de-France où, comme en 2017, elle est 4ème derrière la CGC. Elle obtient ses plus faibles scores dans les régions de l’Ouest (Bretagne, Pays de la Loire et Normandie – entre 12 et 15 %), en Île-de-France (13,13 %) et en Corse (7,5 %). Sa plus forte progression est obtenue en Bourgogne-Franche-Comté (+1,25 point). En conclusion, situation stable pour FO entre les deux cycles électoraux.

La CFE-CGC

À l’inverse de la CGT, la CFE-CGC connaît une progression dans toutes les régions métropolitaines démontrant ainsi sa bonne forme syndicale. Elle connaît sa plus forte progression en Normandie (+2,06 points) avec notamment une progression de 4,31 points dans la Manche au détriment de la CFDT, la CGT et FO. Elle progresse en Occitanie (+1,77 point) avec notamment un score de 16,90 % (+2,27 points) en Haute-Garonne.

Elle progresse aussi en Île-de-France (+1,72 point), sa principale région d’implantation qui, avec 16,01 % des voix, lui permet d’atteindre son score national de près de 13 %. C’est aussi dans cette région où elle est troisième organisation devant FO.

Toutefois, elle est 5ème dans quatre régions, trois fois devancée par la CFTC. Elle est en dessous du seuil symbolique de représentativité des 8 % en Bretagne et en Corse.

La CFTC

Stable au niveau national, la CFTC gagne du terrain dans 7 régions avec des évolutions de faible ampleur. Ses régions d’implantation sont toujours les régions Grand Est et Hauts de France, des régions où de nombreux militants avaient refusé l’évolution de la CFTC en CFDT en 1964. Ainsi, elle est deuxième organisation derrière la CFDT dans les deux départements alsaciens avec des scores supérieurs à 20 %. Elle est en dessous du chiffre symbolique des 8 % dans 6 régions sur 13 (une de moins qu’en 2017).

L’UNSA

En progression de 0,68 point au niveau national, l’UNSA enregistre ses meilleures progressions dans la région Centre-Val-de-Loire (+1,28 point) et en Île-de-France (+1,22 point). Cette dernière région est sa principale région d’implantation avec un score de 8,28 %, seule région où elle dépasse les 8 %. Elle est derrière les cinq organisations représentatives dans toutes les régions. Le chemin vers la représentativité est encore long pour l’UNSA.

Solidaires

Les syndicats Solidaires progressent dans 10 régions sur 13 avec parfois des progressions importantes comme en Centre-Val-de-Loire (+1,45 point) et dans une moindre mesure en Auvergne-Rhône-Alpes, Normandie et Occitanie où elle semble capter un électorat contestataire au détriment de la CGT. Ce groupement de syndicats souvent hétéroclites dépasse les 4 % dans cinq régions : Occitanie, Centre-Val-de-Loire, Hauts-de-France, Île-de-France et Normandie. Contrairement à la CGT, sa stratégie contestataire ne semble pas la pénaliser. Elle reste toutefois une trop petite organisation pour prétendre jouer un rôle national.

Le cas particulier de la Corse

Avec une progression de près de 6 points, le STC a renforcé sa place prépondérante dans l’île de Beauté. Avec 47,97 %, il est l’interlocuteur des pouvoirs publics locaux avec qui il partage de nombreuses convictions au moins autonomistes. Seule la CGT résiste avec plus de 20 % des voix. Toutes les autres organisations sont en dessous, voire pour certaines très en dessous, des 8 %.

L’Outre-mer

Mis à part à la Réunion, en Guyane ou à Mayotte où on retrouve une situation analogue à la métropole, les autres régions d’outre-mer ont accordé une large majorité aux organisations locales.

Des grandes organisations, c’est la CGT qui tire son épingle du jeu avec 37,19 % en Guyane, 26,43 % en Martinique ou 32,81 % à Mayotte. En revanche, à la Réunion la CFDT devance de plus de six points la CGT avec 30,89 %. Quant à FO, elle fait jeu égal avec la CGT à Mayotte (32, 38 %).


(cliquez sur la vignette pour voir le tableau)