L’espérance de vie continue de s’allonger mais des écarts persistent entre pays et groupes sociodémographiques
L’espérance de vie continue d’augmenter régulièrement dans les pays de l’OCDE, de 3 à 4 mois par an en moyenne. En 2013, l’espérance de vie à la naissance s’élevait à 80,5 ans en moyenne, soit une hausse de plus de 10 ans depuis 1970. Le Japon, l’Espagne et la Suisse se classent en tête d’un groupe de 8 pays de l’OCDE qui affichent désormais une espérance de vie supérieure à 82 ans.
Dans certains grands pays émergents comme l’Inde, l’Indonésie, le Brésil et la Chine, l’espérance de vie a aussi augmenté au cours des dernières décennies et converge rapidement vers la moyenne de l’OCDE. Les progrès sont nettement moins marqués dans des pays comme l’Afrique du Sud (en raison surtout de l’épidémie de VIH/SIDA) ou la Fédération de Russie (en raison principalement de l’augmentation des comportements à risque chez les hommes).
Dans les pays de l’OCDE, les femmes ont une espérance de vie supérieure de plus de 5 ans à celle des hommes, mais cet écart a diminué de 1.5 an depuis 1990. Les personnes les plus instruites ont, en moyenne, une espérance de vie supérieure de 6 ans à celle des individus les moins instruits. Cet écart est particulièrement prononcé chez les hommes, puisqu’il atteint en moyenne près de 8 ans.
Le nombre de médecins et d’infirmiers n’a jamais été aussi élevé
Depuis 2000, le nombre de médecins et d’infirmiers augmente dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE, tant en valeur absolue que par habitant. Si la progression a été particulièrement rapide dans certains pays qui comptaient moins de médecins en 2000 (Turquie, Corée, Mexique et Royaume-Uni par exemple), elle a également été prononcée dans des pays qui affichaient déjà un nombre relativement élevé de médecins (Grèce, Autriche et Australie).
En moyenne dans les pays de l’OCDE, on compte plus de deux spécialistes pour un généraliste. Dans plusieurs pays, la progression lente du nombre de généralistes suscite des inquiétudes quant à l’accès aux soins primaires pour l’ensemble de la population.
Les dépenses de santé à la charge des patients représentent des obstacles à l’accès aux soins
Tous les pays de l’OCDE disposent d’une couverture d’assurance maladie universelle pour un ensemble de services essentiels, à l’exception de la Grèce, des États-Unis et de la Pologne. En Grèce, les chômeurs de longue durée et de nombreux travailleurs indépendants ont perdu leur couverture maladie sous l’effet de la crise économique. Néanmoins, depuis juin 2014, des mesures ont été adoptées afin que la population non couverte puisse accéder aux médicaments sur ordonnance et aux services d’urgence. Aux États-Unis, la part de la population non assurée est passée de 14.4 % en 2013 à 11.5 % en 2014 grâce à la mise en œuvre de l’Affordable Care Act ; ce recul devrait se poursuivre en 2015.
En moyenne dans les pays de l’OCDE, 20 % environ des dépenses de santé sont prises en charge directement par les patients, dans des proportions comprises entre moins de 10 % en France et au Royaume-Uni et plus de 30 % au Mexique, en Corée, au Chili et en Grèce.
Où en est la France ?
La France a un système de santé qui se compare toujours avantageusement à ceux de la plupart des autres pays de l’OCDE. Ainsi, les Français jouissent d’une espérance de vie relativement longue par rapport aux autres pays de l’OCDE (82.3 ans), même si des écarts importants persistent entre hommes et femmes. Comme tous les autres, le système de santé français a des forces et des faiblesses.
En particulier la France doit poursuivre ses efforts pour réduire les facteurs de risque pour la santé, notamment le tabagisme et la consommation nocive d’alcool. Le pourcentage de la population qui fume quotidiennement en France reste bien supérieur à la moyenne des pays de l’OCDE (24% en 2013 par rapport à une moyenne de 20% pour l’OCDE) et il est presque deux fois plus élevé qu’en Suède et en Australie.
Bien que la consommation d’alcool ait diminué au cours des 30 dernières années, elle demeure parmi les plus élevées dans les pays de l’OCDE, avec une moyenne de 11,1 litres d’alcool pur par habitant contre 8.8 litres en moyenne dans les pays de l’OCDE.
Le nombre d’adultes en surpoids ou obèse en France est plus faible que dans la plupart des autres pays de l’OCDE, mais il augmente de façon régulière. Un adulte sur 7 en France était obèse en 2012, contre un sur 9 seulement en 2000. La probabilité d’être obèse varie fortement selon le statut socioéconomique : les femmes et les hommes ayant un faible niveau d’éducation ont environ deux fois plus de chance d’être obèses que les plus éduqués.
Les Français bénéficient généralement d’un bon accès aux soins, même si une certaine proportion de la population (notamment ceux qui ont des revenus moins élevés) déclare avoir des besoins de santé non satisfaits soit pour des raisons financières, soit parce que les services ne sont pas disponibles à proximité, ou en raison de temps d’attente jugés trop élevés.
La France n’a pas à rougir en matière de dépenses de santé
Le coût des dépenses de santé pour les finances publiques est relativisé par l’OCDE. En effet, la France se classe au 6ème rang pour les dépenses de santé en pourcentage de PIB. En 2013, ces dépenses représentaient 10,9% du PIB contre 8,9% pour la moyenne des pays de l’OCDE. Certes, ce sont les contribuables qui financent le trou de la Sécu, selon le principe des vases communicants. Néanmoins, tel qu’il fonctionne actuellement, le système de santé français est peu onéreux pour les patients. En effet, la part allouée par les patients français aux dépenses médicales représente 1,4% de la consommation totale des ménages ; soit un niveau deux fois moins élevé que la moyenne des pays de l’OCDE (2,8%).
Quant aux dépenses de santé restant à la charge des patients en France, elles sont les plus faibles des pays de l’OCDE. En 2013, elles représentaient environ 7% des dépenses totales de santé contre 20% en moyenne dans les pays de l’OCDE, notamment grâce à la sécurité sociale et aux dispositifs de couvertures complémentaires.
En France comme dans les autres pays de l’OCDE, le nombre de médecins par habitant tend à être plus élevé dans les régions urbaines que dans les régions rurales.
Sus aux idées fausses
L’idée circule que les Français seraient les premiers consommateurs d’antidépresseurs au monde. C’est faux. Ils se classent au douzième rang. Les plus gros consommateurs sont les citoyens du Portugal, de l’Australie et enfin de l’Islande.
Sources.
Pour la France