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Les clés du social : Forte baisse de l'usage du CPF en 2023

Forte baisse de l’usage du CPF en 2023

Publié le 21 septembre 2024 / Temps de lecture estimé : 2 mn

Depuis 2019, l’usage du CPF (compte personnel de formation) avait beaucoup augmenté, en quadruplant entre 2019 et 2021. Après une première baisse en 2022, la tendance s’accentue en 2023. Il est donc important d’en analyser les causes et de voir qui est touché et pour quelles formations.

Les chiffres 2023

1 335 900 formations ont été suivies avec le CPF, pour 2,375 milliards d’euros, contre 1 851 200 en 2022. Cela représente une baisse de 28 %. Comme certains (12 %) ont effectué 2 formations dans l’année, ils ont été au total 1 160 000 utilisateurs.

Nombre de formations CPF
2019 493 000
2020 943 000
2021 1 982 000
2022 1 851 200
2023 1 335 900



39 % des formations se sont déroulées à distance, en forte baisse (-13 points), les formations en présentiel ont été demandées par 37 % de utilisateurs, et les formations mixtes, en augmentation, ont représenté 24 % des formations suivies.

Pourquoi cette baisse ?

Devant l’explosion du nombre de CPF, le gouvernement a souhaité limiter les dépenses et réguler les formations suivies. Plusieurs mesures ont été prises, essentiellement :

  • l’obligation de passer par France Connect+ pour sécuriser les connections à moncompteformation.fr et éviter les fraudes, nombreuses, d’usurpation d’identité,
  • celle pour les organismes d’être agréés Qualiopi pour ne garder que les organismes de qualité et évacuer les formations frauduleuses,
  • la limitation des types de formation à la création d’entreprise,
  • l’interdiction du démarchage téléphonique.

Quels publics ?

La baisse est plus forte chez les moins diplômés, ceux dont le niveau d’études est inférieur au bac, avec -38 % en un an. Mais leur part parmi les utilisateurs du CPF, à 37 %, est toujours supérieure à leur pourcentage dans la population active (33 %). Au contraire la part des diplômés à bac ou plus augmente (61 % des formations, soit +4 points), mais leur place reste inférieure à celle qu’ils détiennent dans la population active (67 %). Enfin la quote-part des chômeurs reste stable, à 30 % des utilisateurs.

Quelles formations ?

Le secteur des transports reste toujours, et de loin, le premier, cumulant 451 000 formations en 2023, soit 34 % du total, dont 2 bons tiers concernent le permis B. Les spécialités plurivalentes de communication, en particulier les formations de webdesigner, sont en forte hausse, tandis que celles du commerce et de la vente augmentent légèrement. Au contraire, certains secteurs s’effondrent : -69 % pour la création d’entreprise, -44 % pour le secrétariat et la bureautique, -40 % pour les langues qui ne représentent plus que 11 % des formations.



En conclusion

En 2024, de nouvelles décisions vont encore plus loin, avec le reste à charge de 100 € [1] depuis le 1er mai pour tous - quel que soit le salaire du demandeur ou la durée de la formation suivie - et la limitation à la préparation d’un seul permis, permis B ou moto, par personne. Si assainir le dispositif était utile vu le développement de fraudes, l’intérêt du CPF est de permettre aux salariés de décider eux-mêmes des formations dont ils ont besoin et des qualifications qu’ils souhaitent car les actifs, en particulier les salariés, ont besoin de développer leurs compétences, se reconvertir, s’insérer dans l’emploi [2], tout particulièrement ceux dont le niveau de diplôme et/ou de salaire est le plus limité. C’est une nécessité de justice sociale.


Sources