samedi 2 novembre 2019
Plusieurs rapports publics préconisent un nouveau système de prévention et de santé au travail car la fragmentation du travail, son ubérisation, sa précarité ont des effets néfastes sur la santé des travailleurs, tout comme le recul de l’âge de la retraite pour les métiers pénibles. La 11ème édition du baromètre Santé et qualité de vie au travail réalisé par l’Ifop pour le compte du groupe de protection sociale Malakoff Médéric Humanis présente une étude de perception, réalisée auprès de 4 552 salariés du secteur privé, conduite par internet du 17 mai au 20 juin 2019. Que dit-elle ?
Des salariés satisfaits de leur qualité de vie au travail et des entreprises plus engagées sur le sujet :
En matière de management, les entreprises répondent à la quête de sens des salariés pour 78 % d’entre eux, qui estiment avoir une vision claire de leur rôle au sein de l’entreprise et 65 % qui considèrent que leur entreprise les aide à développer leurs compétences professionnelles.
Dans le contexte de grandes mutations, la force du collectif est, pour les salariés, le premier déterminant de la qualité de vie au travail :
Des attentes subsistent encore au sein de l’entreprise. Pour l’autonomie : seuls 25 % des salariés déclarent avoir la possibilité de prendre des décisions ; et une minorité, 42 %, pense avoir des perspectives d’évolution. La reconnaissance au travail est un point à améliorer pour 42 % des salariés qui ont le sentiment de ne pas être reconnus par leur hiérarchie.
L’accélération du rythme de travail et des changements organisationnels provoque une hausse de la fatigue physique et une pression psychologique qui ne diminue pas. Au cours des 12 derniers mois :
Plus de la moitié des salariés (53 %) déclarent leur travail physiquement fatigant. Une hausse de 5 points par rapport à 2018, une perception liée pour 38 % à l’augmentation de l’exécution de gestes répétitifs (+6 points par rapport à 2018), de longues stations debout ou dans une posture pénible pour 32 %, ou davantage de charges lourdes (pour 19 % soit +4 points par rapport à 2018).
70 % des salariés déclarent que leur travail est nerveusement fatigant, un chiffre stable depuis 2010. Cette perception est liée à la nécessité de devoir se concentrer pendant de longues périodes (78 %), et à la nécessité de devoir travailler très vite ou très intensément (70 %).
Un équilibre entre les temps de vie à redessiner
Pour mieux concilier leurs temps de vie, les salariés plébiscitent des horaires plus souples (47 %), une réduction du temps de travail (31 %), une meilleure adéquation des objectifs avec les ressources mises à leur disposition (26 %) et le télétravail (25 %).
Des salariés acteurs de leur santé et de leur qualité de vie au travail. Les salariés prennent de plus en plus en charge leur santé par une activité régulière de sport, soit pour 21 % et 7 % privilégient l’utilisation du vélo ou la marche à pied pour leurs transports trajet domicile-travail (16 %) alors que le temps de trajet augmente (38 % en 2019, contre 34 % en 2018, mettent plus d’une heure de trajet et les difficultés augmentent de 3 % par rapport à 2018). 52 % des salariés apprennent à gérer leur stress par la pratique de la méditation, de la sophrologie, du yoga.
De plus en plus d’entreprises mettent en place des programmes spécifiques allant du diagnostic de l’absentéisme maladie à la mise en place d’une prévention santé et d’un accompagnement du retour à l’emploi après une absence de longue durée.
À l’aide du collectif, les salariés font preuve d’une forte capacité d’adaptation face aux changements pour 92 % d’entre eux. Ils comprennent qu’ils sont nécessaires (76 %) et ils adhèrent aux orientations choisies par leur entreprise (67 %).
Dans les entreprises, au plus près des salariés, des représentants syndicaux organisent de plus en plus souvent des enquêtes flash sur leurs conditions de travail, ce qui permet de desceller des informations non repérées par le management
Cette enquête confirme que lorsque le dialogue social est bon, les résultats de l’entreprise sont meilleurs. D’où l’utilité pour les employeurs de développer les représentants de proximité, même s’ils ne sont pas obligatoires. |
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Références