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Les clés du social : Voie professionnelle : des jeunes salariés confrontés à des risques physiques et chimiques importants

Voie professionnelle : des jeunes salariés confrontés à des risques physiques et chimiques importants

Publié le 24 février 2024 / Temps de lecture estimé : 2 mn

Travaillant à partir des résultats de l’enquête « génération » 2017 du CEREQ [1], la DARES [2] a analysé les réponses des jeunes issus de la voie professionnelle et exerçant depuis trois ans, afin de mesurer les risques encourus par ces derniers dans l’exercice de leur métier et la manière dont leur formation initiale les a préparés à les éviter. Les résultats de cette analyse ont été publiés en janvier 2024 dans un numéro de la revue « FOCUS » [3] .

Les jeunes sortant de la voie professionnelle sont plus jeunes et moins diplômés que la moyenne des jeunes sortants de formation initiale. Ils sont fréquemment exposés à des risques professionnels.
Ces jeunes, le plus souvent ouvriers ou employés, exercent principalement dans les secteurs de l’industrie et de la santé. Ils sont confrontés à de nombreux risques physiques et chimiques, souvent cumulatifs, associés à leur poste de travail.

Des risques multiples : charges lourdes et répétition de mêmes séries de gestes ou d’opérations dans le commerce ou la réparation d’automobiles et de motocycles, auxquels s’ajoutent le contact avec des produits dangereux et des risques de blessures et d’accidents dans les secteurs de la santé et de l’action sociale. Bruits intenses, fumées ou poussières, contact également avec des produits dangereux dans l’industrie.

Une formation et une prévention notoirement insuffisantes : « en dépit de cette forte exposition, 28% des sortants de la voie professionnelle n’ont pas reçu d’information à ce sujet durant leurs études. À l’arrivée sur leur poste de travail, 42% n’ont pas eu de formation ou d’information sur la santé et la sécurité, 37% pas de tuteur pour les former, et 34% aucune consigne pour préserver leur santé. Par ailleurs, 36% n’ont pas d’équipement individuel mis à disposition par leur employeur ». Et parmi ceux qui en ont reçu, « 8% le jugent insuffisant ».

Alors même que le plan 2022-2025 pour la prévention des accidents du travail graves et mortels a fait de la protection des jeunes et des nouveaux embauchés son axe prioritaire, ces chiffres sont très inquiétants. Un point positif néanmoins : plus les risques se multiplient, plus des mesures d’information, de formation et de prévention sont mises en place par les employeurs. « Parmi les sortants exposés à au moins trois risques, ceux travaillant dans l’industrie déclarent moins souvent que la moyenne l’absence de consignes pour préserver la santé (-20 points) et l’absence de formation ou d’information à l’arrivée sur le poste de travail (-14 points). Ils déclarent également moins d’absence d’équipement individuel de protection (-13 points) et lorsqu’ils en ont, ils les jugent moins fréquemment insuffisants (-3 points) ».


[1CEREQ : Centre d’études et de recherches sur les qualifications, sous la double tutelle du ministère de l’Education nationale et du ministère du Travail (https://www.cereq.fr). Depuis 1997, le CEREQ enquête régulièrement sur un panel de jeunes sortis du système éducatif la même année, quel que soit le niveau ou le domaine de formation atteint, et leur accès à l’emploi. L’enquête « génération » 2017 est la huitième de ce type et concerne des sortants de formation entre octobre 2016 et octobre 2017. Elle a eu lieu du 31 août 2020 au 22mars 2021, soit environ 3 ans après la fin des études des jeunes interrogés.

[2DARES : Direction de l’animation de la recherche, des études et des statiques. C’est la direction du ministère du Travail qui produit des analyses, des études et des statistiques sur les thèmes de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social (dares.travail-emploi.gouv.fr).

[3« Quelle prévention des risques physiques et chimiques pour les sortants de la voie professionnelle ? » FOCUS janvier 2024 N°3, Elodie Rosanskis et Marion Duval.