samedi 27 avril 2019
Le Conseil d’orientation des retraites (COR) cherche à mieux appréhender les motivations de départ à la retraite des assurés, connaissance primordiale pour évaluer les effets de la réforme annoncée. On constate que ces décisions sont majoritairement influencées par la législation en vigueur, en particulier par les bornes d’âge (âge d’ouverture des droits et âge d’annulation de la décote) et aussi par l’atteinte du taux plein (nombre de trimestres), qui conditionne le montant de la retraite. Faut-il maintenir l’âge de référence d’ouverture des droits à la retraite dans un système où seul compte le nombre de cotisations ?
Combien de personnes partent réellement à l’âge minimal légal ?
Parmi les assurés ayant la durée d’assurance requise pour partir à taux plein et n’étant pas au chômage en fin de carrière (en mettant de côté les départs au titre des carrières longues ou de l’invalidité), environ un tiers de la génération 1952, (40 % des hommes et 50 % des femmes) sont effectivement partis à cet âge. La probabilité du départ à l’âge légal a tendance à diminuer avec le nombre de trimestres manquants.
Qui sont les décoteurs (retraités n’ayant pas le nombre de trimestres nécessaire requis pour une retraite à taux plein) et les surcoteurs (retraités ayant plus de trimestres que requis pour une retraite à taux plein), pour la CNAV–Caisse nationale d’assurance vieillesse ?
Les motivations de départ à la retraite
Elles sont peu différentes entre les femmes et les hommes, à l’exception des motifs conjugaux ou familiaux. Elles diffèrent également selon les conditions de liquidation de la retraite.
Peut-on modéliser les départs à la retraite à partir d’incitations économiques ?
La théorie économique propose un modèle largement utilisé, qui suppose que les départs se déterminent en fonction de l’utilité ressentie par les assurés. Mais les départs reposent aussi sur des paramètres comme la préférence pour le présent ou pour le loisir notamment. Cette modélisation des âges de départ à la retraite n’est vraisemblablement pas encore suffisamment aboutie pour décrire de façon certaine les comportements des assurés dont les motivations de départ à la retraite sont multiples et complexes (plus ou moins bonne insertion sur le marché du travail, santé, décision d’un éventuel conjoint, etc.).
Depuis 2007, l’information sur la retraite des assurés passe par le dispositif du droit à l’information. Permet-elle d’améliorer la connaissance des assurés ?
Dès 35 ans, les assurés reçoivent tous les cinq ans un relevé de situation individuelle contenant leurs droits acquis dans les régimes de retraite obligatoires.
Faut-il garder une référence à des âges légaux dans un système sans incidence financière de l’âge ?
Dans un système en rendement défini, toute anticipation ou report de l’âge de la retraite n’a pas d’effet sur la situation financière inter-temporelle du régime. Dans un tel système, le choix de la date de départ à la retraite est autant une question « d’âge » que « de montant ».
Peut-on laisser un libre choix de départ à la retraite quel que soit l’âge, si seul ne compte que le cumul actualisé des cotisations ? Pour maintenir l’équilibre financier du système de retraite, Il faut tenir compte de plusieurs critères : de l’évolution de l’espérance de vie (ce qui implique une décote plus importante ou une surcote plus faible de l’âge de départ à la retraite) et du calcul de la valeur du point et du barème de liquidation définis pour une génération et pour chaque âge de départ à la retraite. |
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