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Les clés du social : Les difficultés de recrutement en cas de conditions de travail pénibles

Les difficultés de recrutement en cas de conditions de travail pénibles

Publié le 12 février 2025 / Temps de lecture estimé : 2 mn

Depuis plusieurs années, les employeurs se plaignent de difficultés de recrutement. La Dares utilise les statistiques de son enquête Conditions de travail de 2019 pour l’étudier, mais ses statistiques sur le marché du travail en 2024 et les enquêtes d’autres organismes (France Travail, Infrep, Wayden, Itg…) pour 2024 confirment la poursuite de difficultés, même si le ralentissement de la croissance les fait un peu diminuer de 71 % en 2019 à 57 % en 2024.
Or si les employeurs citent particulièrement un manque de personnes qualifiées correspondant au poste vacant, un autre facteur impacte les recrutements : les conditions de travail difficiles.

Le facteur conditions de travail dans les tensions du recrutement

Si, dans l’enquête de la Dares de 2019, le facteur de manque de personnel qualifié et de main d’œuvre domine (91 % de ceux qui disent rencontrer des difficultés de recrutement en 2019), suivi pour 26 % par la non-attractivité du salaire, les conditions de travail difficiles en constituent le 3ème (à 15 %) et semblent avoir beaucoup augmenté depuis : certaines sources parlent de 36 à 38 % des cas pour 2024.

Quand les employeurs connaissent des difficultés de recrutement en raison des conditions de travail, ils citent avant tout les horaires atypiques ou imprévisibles et les difficultés à faire un travail de qualité que ce soit du travail dans l’urgence, des tensions avec le public ou le « travail empêché » c’est-à-dire sans qualité. Mais c’est aussi le cas quand les conditions de travail physiques comportent le port de charges lourdes, du bruit, un travail répétitif, ou des produits chimiques dangereux, etc. Le recrutement est encore plus difficile dans les entreprises qui ont du mal à fidéliser leurs salariés pour ces raisons.

Cependant ces difficultés diminuent quand les salariés craignent de se retrouver au chômage : la Dares observe alors 66 % de problèmes de recrutement, contre 77 % quand il n’y a pas cette crainte.

Les secteurs les plus touchés

Ce sont les secteurs où travaillent beaucoup d’employés et d’ouvriers. Si les difficultés sont dues à une pénurie de main d’œuvre, l’industrie et la construction sont les plus concernés. En revanche si la raison principale consiste dans des conditions de travail jugées pénibles, les hotels-cafés-restaurants connaissent le plus de difficultés à recruter, suivis des transports, de la santé et action sociale privées - secteur très marqué aussi par la faiblesse des salaires - et des industries agroalimentaires.

Les TPE (jusqu’à 19 salariés) sont les moins touchées, alors que les entreprises de 50 à 499 salariés sont les plus concernées, en particulier celles de 200 à 499 salariés, et les grandes entreprises le sont presqu’autant.

Pour conclure

Le facteur conditions de travail joue donc un rôle non négligeable dans les candidatures à un emploi. Or, si certaines sont difficiles à résoudre, la pénibilité de beaucoup d’emplois peut être largement améliorée. Cela suppose que la question soit traitée un peu plus à fond dans les entreprises, que les salariés soient écoutés et entendus, ainsi que les représentants du personnel en particulier par la commission santé, sécurité et conditions de travail quand elle existe, que les entreprises en fassent un dossier stratégique pour la santé de leurs salariés mais aussi pour leur propre avenir.

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