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Les clés du social : Un salarié sur quatre se déclare en mauvaise santé mentale

Un salarié sur quatre se déclare en mauvaise santé mentale

Publié le 29 mars 2025 / Temps de lecture estimé : 2 mn

Comme l’an passé, le baromètre annuel [1] réalisé par Qualisocial, un cabinet de conseil sur les questions de qualité de vie au travail et conditions de travail, montre que la santé mentale des salariés reste « dégradée » avec 25 % des salariés qui se déclarent en mauvaise santé mentale. Malheureusement, plus d’un tiers des salariés n’ont accès à aucune action de prévention alors qu’elles sont déclarées efficaces par les salariés qui en ont bénéficié.

Qui sont les salariés en mauvaise santé mentale ?

Des secteurs professionnels sont plus concernés que d’autres. Il en est ainsi du secteur médico-social où plus d’un tiers des salariés se trouvent en mauvaise santé mentale, mais aussi l’hébergement restauration (30 %) ou encore les administrations publiques (30 %). Des secteurs comme l’industrie (24 %) ou la construction (19 %) sont moins touchés.

Plus largement, ces salariés en difficulté mentale sont plutôt des salariées de moins de 55 ans et plus particulièrement les plus jeunes et les femmes seules avec enfants. On trouve aussi des salariés victimes de maladies chroniques, des salariés à temps partiel et plutôt des employés. La taille des entreprises n’a pas d’influence sur la santé mentale des salariés.

Les facteurs de risque et l’impact sur le travail

Le principal facteur de risque de ces difficultés mentales est le manque de confiance dans l’avenir et, avec moins d’impact, l’équilibre émotionnel, la capacité de rebond ou encore l’estime de soi.

La santé mentale joue un rôle important sur les capacités professionnelles des salariés concernés en matière de capacité de concentration, d’engagement ou d’énergie au travail. Par exemple, les salariés qui ressentent une mauvaise santé mentale ne sont que 37 % à avoir une bonne concentration alors qu’ils sont 94 % quand leur santé mentale est très bonne. Ces derniers notent leur capacité d’énergie à 7,9 points sur 10 quand les premiers s’attribuent une note de 5,7/10.

La prévention en retard

36 % des salariés interrogés pour l’enquête constatent qu’il n’y a, dans leur entreprise, aucun plan de prévention en matière de santé mentale. Seuls 21 % disposent d’actions de prévention incluant des actions d’anticipation des risques psychosociaux, de sensibilisation à ces risques mais aussi des actions d’accompagnement des salariés à la santé mentale dégradée.

Les secteurs les moins bien lotis sont l’enseignement dont 49 % des salariés ne bénéficient d’aucune action de prévention et les services aux particuliers (48 %), ainsi que dans les TPE (41 %) et les entreprises en difficulté (49 %).

Pourtant, les actions de prévention sont considérées comme efficaces pour 83 % des salariés qui en ont bénéficié.

La Qualité de vie au travail – conditions de travail (QVCT) prioritaire

Comme pour les autres enquêtes concernant la QVCT, les salariés souhaitent que leurs employeurs la considèrent importante (91 %). Elle doit aussi être une préoccupation importante pour le gouvernement (81 %). Pour les salariés, une bonne QVCT amène une bonne santé mentale. Ainsi, pour améliorer la santé mentale des salariés, 63 % pensent qu’il faut agir sur la santé, la sécurité et les conditions de travail et autant pour agir sur la qualité des relations de travail et l’ambiance et 56 % pensent qu’il faut agir sur l’organisation du travail et les tâches au quotidien.

Cette enquête confirme l’importance de l’enjeu de la qualité de vie au travail notamment pour améliorer la santé mentale des salariés dans l’intérêt des travailleurs eux-mêmes mais aussi pour les entreprises. Un mal qui touche trop de salariés et qui pourrait être évitable. Quelque peu oublié dans cette enquête, le dialogue social, l’action des représentants du personnel et des syndicats sont des éléments indispensables pour y faire face.


Source


[1Enquête Qualisocial auprès d’un panel sélectionné par « Acces panel online » d’Ipsos de 3 000 salariés représentatifs des secteurs privé et public interrogés du 3 au 9 décembre 2024.