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Les clés du social : L'ascenseur social des enfants d'immigrés est encore une réalité

L’ascenseur social des enfants d’immigrés est encore une réalité

Publié le 28 septembre 2024 / Temps de lecture estimé : 2 mn

Selon l’INSEE, les enfants d’immigrés de 35-49 ans en emploi ou ayant déjà travaillé ont une meilleure situation socioprofessionnelle que leurs parents avec une progression dans l’échelle sociale plus forte que celle des enfants de non-immigrés du même âge. Résultat, les différences entre enfants d’immigrés et de non-immigrés sont largement atténuées. C’est plutôt le diplôme qui fait la différence avec un écart plus sensible entre les hommes et les femmes.

Une étude qui porte sur la génération des 35-59 ans descendants d’immigrés

L’étude porte sur les 1,8 million de descendants d’immigrés ayant entre 35 et 49 ans en emploi ou ayant déjà travaillé. 53 % d’entre eux ont leurs deux parents immigrés et 47 % un seul. Ils sont pour l’essentiel originaires du Maghreb (35 %) et d’Europe du Sud (44 %).

L’étude de l’INSEE fait une comparaison de leur situation professionnelle par rapport à celle de leurs parents avec celle de leurs collègues issus de familles non immigrées.

Les différences socioprofessionnelles des parents sont importantes. Ainsi la part des ouvriers ou employés chez les parents immigrés est de 36,4 % pour les hommes alors qu’elle est de 31,3 % pour les non immigrés. D’autre part, 56 % des mères immigrées où les deux parents sont étrangers n’ont jamais travaillé alors qu’elles sont 33,6 % dans les familles non immigrées. Globalement, le niveau socioprofessionnel des parents immigrés est nettement inférieur à celui des parents non immigrés.

Les différences s’estompent entre les enfants d’immigrés et les enfants de non-immigrés

Partant de plus bas dans l’échelle socioprofessionnelle les enfants de parents immigrés bénéficient d’une mobilité ascendante plus forte que leurs collègues issus de familles non immigrées.

48,9 % des filles d’immigrés bénéficient d’une mobilité ascendante par rapport à leur mère (59,9 % si les deux parents sont immigrés) quand elles ne sont que 39,4 % si les parents sont non immigrés.

36,6 % des hommes (42,6 % si les deux parents sont immigrés) profitent d’une mobilité ascendante par rapport à leur père contre 27 % de leurs collègues issus de familles non immigrées.

Ce rattrapage en une génération fait qu’au final la structure socioprofessionnelle des deux catégories de salariés se rapproche.

Ainsi, la part des hommes ouvriers qualifiés tombe à 34,7 % contre 30,4 % pour les enfants de non-immigrés. Globalement dans les professions intermédiaires la proportion des descendants d’immigrés est de 25,1 % contre 25,9 % pour les enfants de non-immigrés. Chez les cadres, les taux sont de 15,7 % pour les enfants d’immigrés et 19,7 % pour les enfants de non-immigrés. Pour mémoire, chez leurs parents les taux étaient de 7 % pour les hommes immigrés contre 14,5 % des non-immigrés. Chez les femmes c’était 2,4 % contre 4,6 %.

En fait ce sont le diplôme et le sexe qui sont plus déterminants que l’origine

Si, globalement, les enfants d’immigrés sont moins diplômés que les enfants de non-immigrés (36 % contre 41 %), il existe toutefois des exceptions comme les femmes d’ouvriers qualifiés ou non qui sont plus diplômées que leurs congénères filles de parents non immigrés (34 % contre 29 %). Le sexe est aussi un déterminant essentiel. Ainsi, les hommes ont deux fois plus de chances d’accéder au statut de cadre que les femmes.


Voilà une étude qui est plutôt rassurante sur la capacité d’intégration de la France envers les immigrés même si la position sociale des enfants d’immigrés reste un peu moins élevée que celle des enfants de non-immigrés. La question est de savoir ce qu’il en sera pour les générations plus jeunes que ceux de l’étude de l’INSEE compte tenu du contexte politique, économique et social actuel.


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