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Les clés du social : L'espérance de vie sans incapacité des Français s'améliore

L’espérance de vie sans incapacité des Français s’améliore

Publié le 15 février 2025 / Temps de lecture estimé : 3 mn

Fin 2024, comme chaque année, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie les données sur l’espérance de vie des Français, ainsi que sur leur espérance de vie sans incapacité.

Globalement, ces données positives placent la France en tête des pays de l’Union européenne, après les pays scandinaves. L’espérance de vie à la naissance des femmes est de 85,7 ans et celle des hommes 80 ans, soit un niveau supérieur à 2019.

  • En France en 2022, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans est supérieure à la moyenne européenne : de 2 ans et 6 mois pour les femmes et de 1 an et 4 mois pour les hommes.

L’espérance de vie sans incapacité (EVSI) à 65 ans est de 12 ans pour les femmes et de 10,5 ans pour les hommes en 2023. Son calcul s’appuie sur la réponse à une seule question, « quelles sont les limitations d’activité durables liées à un problème de santé ».

  • En 2023, une femme de 65 ans peut espérer vivre encore 12 ans sans incapacité et 18,5 ans sans incapacité forte quand un homme peut vivre 10,5 ans sans incapacité et 18,5 ans sans incapacité forte.
  • Depuis 2008, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans a augmenté de 1 an et 11 mois pour les femmes et de 1 an et 10 mois pour les hommes.
  • En 15 ans, les femmes ont gagné 1,4 an d’espérance de vie à la naissance et les hommes 2,4 ans.

Sur la même période, l’espérance de vie sans incapacité à la naissance, qui tient compte de la survenue éventuelle d’incapacité tout au long de la vie a, quant à elle, diminué de 4 mois pour les femmes et augmenté de 10 mois pour les hommes. Elle s’établit à 64,2 ans pour les femmes et 63,6 ans pour les hommes.

La progression de l’espérance de vie sans incapacité après 65 ans suggère un recul de l’âge d’apparition des maladies chroniques liées au vieillissement (maladies dégénératives neurosensorielles, maladies cardiovasculaires, cancers), ainsi qu’une meilleure prise en charge des pathologies notamment aigües :

  • Dans le premier cas, on peut prendre en compte une progression de l’application des mesures de prévention médicamenteuses et non médicamenteuses (exercice physique, meilleure nutrition, réduction de l’usage de l’alcool et du tabac).
  • Dans le second, un effet des progrès de la médecine.

Un indicateur unique comme l’EVSI ne suffit pas à lui seul pour décrire une réalité socio-démographique complexe : il doit être complété par d’autres indicateurs sur l’état de santé et le bien-être de la population.

  • Les dépenses de prévention de santé ne représentent que 7,5 milliards soit 2,3 % du total des dépenses de santé.
  • La part liée à l’achat des médicaments innovants poursuit son augmentation (33 milliards). Peut-on imaginer une meilleure régulation des prix à l’échelle de l’Union européenne comme ce fut le cas pour l’achat des vaccins contre le Covid ?
  • En France, d’importantes inégalités sociales dans l’espérance de vie (jusqu’à 8 ans d’écart entre les Français les plus modestes et les Français les plus favorisés) et l’inégalité d’accès aux soins au vu de l’inégalité de la répartition de l’offre de soins sur le territoire persistent. Par défaut, cette inégalité indique que l’on devrait pouvoir, en la corrigeant, aboutir à de meilleurs résultats, analogues à ceux obtenus en Scandinavie.

La stratégie nationale de santé (SNS 2018-2022) se décompose en 4 axes :

  • Mettre en place une politique de promotion de santé, incluant la prévention ;
  • Lutter contre les inégalités sociales et territoriales d’accès à la santé ;
  • Garantir la qualité, la sécurité et la pertinence des prises en charge au bénéfice de la population ;
  • Innover pour transformer notre système de santé en réaffirmant la place des citoyens.

L’augmentation de l’espérance de vie entraîne mécaniquement une augmentation du nombre de personnes atteintes de maladies chroniques liées au vieillissement. Ainsi les dépenses de santé représentent 325 milliards d’euros en 2023, soit 11,8 % du PIB. La question se pose du financement de ces dépenses dont on sait qu’elles vont croître. La prévention s’impose.


Références