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Les clés du social : Quelles possibilités d'insertion pour les jeunes décrocheurs ?

Quelles possibilités d’insertion pour les jeunes décrocheurs ?

Publié le 3 août 2024 / Temps de lecture estimé : 3 mn

Le taux de chômage des jeunes a baissé dans les années 2020, malgré une légère remontée en 2023 (17,5 % des 15-24 ans au dernier trimestre 2023). Mais cette amélioration laisse toujours le même pourcentage de jeunes « ni en études, ni en emploi, ni en formation », les NEET. Où en sont-ils aujourd’hui, quelles sont les nouvelles initiatives d’orientation-insertion et comment pourraient agir les entreprises pour améliorer cette situation ?

Les NEET aujourd’hui

Ils représentent au 1er trimestre 2024 12,6 % des 15-29 ans, soit 1,5 million de jeunes, le même taux qu’en 2019 (12,5 %), alors que, entre autres, depuis cette date les possibilités de l’apprentissage ont doublé et ont ainsi permis à plus de jeunes de se professionnaliser.

Les NEET sont pour la plupart peu ou pas qualifiés : 43 % des jeunes sans diplôme ou avec le seul brevet sont NEET, alors que 13 % seulement de ceux qui ont un bac + 2 sont NEET et que c’est provisoire pour l’essentiel d’entre eux, le temps de trouver.

Ils subissent cette situation puisque les ¾ des NEET recherchent un emploi, n’ont pas trouvé ou pas signé de contrat de travail, alors que les ¾ d’entre eux ont déjà travaillé, mais des emplois instables, et que le 4ème quart a recherché un travail. Seuls ¼ ne sont pas en situation de postuler pour des raisons personnelles comme des enfants à s’occuper ou des problèmes de santé.


Une expérimentation de nouvelles pratiques d’orientation et d’insertion

Les pratiques habituelles ne fonctionnent pas avec certains jeunes. D’où une expérimentation, dans le cadre du PIC (plan d’investissement dans les compétences), menée sur le projet de l’association Osons ici et maintenant (OIM) d’un accompagnement « 100 % transition ». Il s’agit d’aider le jeune à retrouver confiance, à élaborer un projet de formation et/ou d’emploi en l’intégrant dans un projet de vie, dans le cadre d’un objectif de transformation sociétale par la transition écologique. Ce qui leur permet de trouver de nouvelles perspectives, de rechercher de nouvelles compétences, de nouveaux métiers, avec du sens, même si tous ne restent pas sur ce créneau. Ils sont en service civique auprès d’une entreprise de l’économie sociale et solidaire ou d’une collectivité pendant 6 à 9 mois 3 jours par semaine.

En 4 ans, 3 sessions ont eu lieu dans 4 régions (Nouvelle Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne et Guyane), sur 8 sites et ont concerné 306 jeunes pas ou peu qualifiés. À la sortie, 76 % ont poursuivi leur projet par une reprises d’études ou une formation qualifiante et 21 % en emploi. Un peu plus de la moitié (54 %) est restée dans un projet en lien avec la transition écologique. Mais, constate le Cereq, chargé de l’évaluation, pour certains jeunes, il a été dur de retrouver un monde qui lui n’avait pas changé, ce qui les a ramenés à leur vulnérabilité ancienne. Et d’autre part, peu d’accompagnateurs ou formateurs sont préparés à ces nouvelles pratiques et tout un travail est nécessaire auprès des professionnels.

Et le rôle des entreprises

La fondation Travailler autrement incite les entreprises à modifier leurs processus de recrutement dans les métiers qui demandent peu de qualifications pour permettre une véritable insertion professionnelle de ces jeunes, malgré leurs CV à trous. Quelques entreprises comme Accor ou Castorama expérimentent le recrutement sans CV ni lettres de motivation, mais avec une mise en situation concrète qui permet d’évaluer leurs aptitudes au poste proposé. En période de difficultés de recrutement, c’est pour elles une piste pour trouver des candidats et pour eux une voie d’insertion.



La France en reste à un taux de NEET de 4 points supérieur à celui de l’Allemagne (8,6 % en 2022). Ces premières expérimentations par les professionnels de l’insertion et par des entreprises, menées jusqu’à présent à petite échelle, sont des pistes pour amener ces jeunes vers l’activité professionnelle, baisser leur taux de chômage, pour lutter contre leur marginalisation et leur exclusion sociale.


Sources