1. Accueil
  2. > Société
  3. > Populations
  4. > Le point sur les immigrés en France
Les clés du social : Le point sur les immigrés en France

Le point sur les immigrés en France

Publié le 12 octobre 2024 / Temps de lecture estimé : 2 mn

À l’heure où le sujet revient en force dans le débat politique, il n’est pas inutile de présenter les données de base de la place des immigrés en France, et de voir comment la France, par le nombre d’immigrés présents, se situe par rapport aux autres pays d’Europe.

Les chiffres

Vivent en France en 2023 7,3 millions d’immigrés, soit 10,7 % de la population. 4,8 millions sont immigrés de nationalité étrangère et 2,5 millions, arrivés en France en tant qu’immigrés, ont été naturalisés. En tout, 5,6 millions sont étrangers, soit 8 % de la population : les 4,8 millions immigrés de nationalité étrangère et 0,8 million de personnes nées en France de nationalité étrangère.

Tous ne restent pas : chaque année, 1 immigré repart de France (fin des études ou d’un travail, retraite…) contre 4 qui arrivent.

Ces chiffres montrent une augmentation de la population immigrée en France, à 10,7 %. Les chiffres étaient de 6,6 % en 1931, de 5 % en 1946, de 7,4 % en 1975, de 8,5 % en 2010. On peut expliquer ces évolutions, successivement, par la crise économique des années 30 suivie de la guerre, puis les besoins de main d’œuvre pour la reconstruction à partir de 1945 et les 30 glorieuses et, à partir de la moitié des années 70, le regroupement familial et les études, la recherche d’un emploi, la situation économique et politique des pays d’origine, la demande d’asile, etc.

D’où viennent-ils ?

Le groupe le plus nombreux, à près de la moitié, vient d’Afrique (Maghreb et pays subsahariens), avec 47,7 %. Viennent ensuite des immigrés d’origine européenne pour le tiers d’entre eux (32,3 %), puis, loin derrière, l’Asie (13,7 %) alors que les Amériques et l’Océanie sont peu représentées. Les premiers pays d’origine des immigrés sont l’Algérie, le Maroc, puis le Portugal.

En 2022, avec la fin de la crise sanitaire et la guerre en Ukraine, l’origine des flux évolue. Les immigrants sont plus nombreux (331 000), avec notamment l’arrivée de nombreux Ukrainiens. Aussi les Européens deviennent le 1er groupe d’immigrants (40,4 %) devant l’Afrique (34,6 %).

Et en Europe ?

L’Europe de tous temps a accueilli des immigrés en fonction des difficultés existant dans leurs pays (réfugiés espagnols, pieds-noirs et harkis, yougoslaves, syriens, afghans…). Au 1er janvier 2023, 27,3 millions de citoyens non européens vivent en UE soit 6 % de sa population. L’Allemagne concentre un grand nombre de ces non-nationaux, qu’ils soient nés dans un autre pays d’Europe ou un autre continent, avec 12,3 millions de personnes (14,5 % de la population). À comparer avec les 5,6 millions vivant en France (8 %), ou les nombres de même niveau en Italie et Espagne (5 à 6 millions). Et si on compare le nombre d’immigrés à la population totale, le record se situe au Luxembourg avec 50,4 % de non-nationaux.



La France est ainsi un pays d’immigration modérée, par rapport aux États-Unis (50 millions d’immigrés, soit 20 % des migrants du monde), à l’Allemagne, à l’Arabie saoudite, à la Russie, au Royaume-Uni ou aux Émirats arabes unis. Ce qui n’empêche pas que se posent des questions par rapport à l’immigration irrégulière, à l’intégration des migrants au regard des besoins de logements, de qualifications, ou d’emplois en France. Sans oublier la montée des débats aussi au niveau européen, malgré la signature du Pacte européen sur la migration et l’asile adopté le 14 mai 2024.


Sources