Déjà depuis longtemps…
On y revient périodiquement : l’enseignement supérieur et la formation tout au long de la vie préparent-t-ils suffisamment à ces compétences, de plus en plus demandées pour l’insertion dans un emploi ? Vieille question ! Une commission interministérielle avait déjà, il y a 25 ans, mis en évidence le décalage entre le besoin de ces compétences, ressenti tant par les entreprises que par les jeunes diplômés, et leur absence dans le contenu des formations supérieures…
Or, les conditions d’accès à l’emploi se sont durcies même pour les jeunes diplômés si bien que, comme nombreux sont ceux qui sont formés en sciences ou technologie, les compétences personnelles et sociales sont celles qui font la différence pour un recrutement.
Où en est-on aujourd’hui ?
L’évolution de ces 25 dernières années a été importante dans les grandes écoles, qui ont créé des cours, stages, ateliers ou activités de projets liés à l’acquisition de ces compétences pour préparer les futurs ingénieurs et managers à leurs futures missions professionnelles.
Au contraire, l’université a beaucoup moins intégré ces apprentissages dans les cursus d’études, toujours centrés sur l’acquisition d’une discipline. Si quelques unes commencent à s’y lancer, ces apprentissages sont rares et quand ils existent ne sont pas partout obligatoires et ne font pas forcément partie des évaluations. Si les référentiels de licence doivent comporter des « compétences génériques, ou transversales, se divisant en compétences dites « préprofessionnelles », liées majoritairement à la connaissance de l’entreprise » et des compétences transversales d’autonomie dans le travail, de capacité de recherche d’informations, d’analyse et de synthèse, et maîtrise de la communication écrite et orale ainsi que d’une langue étrangère, la mise en pratique montre encore l’écart avec les attentes dans les emplois.
Si bien qu’à l’université, un des moyens d’acquérir ces compétences personnelles et sociales, dites « soft skills », est la participation à des activités extrauniversitaires auprès des associations étudiantes ou extérieures. Ce sont des lieux d’apprentissage des compétences sociales, dont l’action en groupes, la communication, l’écoute, la capacité d’organisation et de management d’une structure, et de développement personnel. Certaines universités commencent d’ailleurs à l’intégrer par une intégration comme unité d’enseignement apportant des « crédits » (ECTS) participant au total nécessaire pour obtenir un diplôme.
La poursuite de ces évolutions est fondamentale pour réduire l’écart existant encore entre les besoins et les pratiques, permettre l’acquisition tant en formation initiale qu’en formation continue des compétences de plus en plus indispensables pour accéder à l’emploi, s’adapter à ses évolutions, s’épanouir dans son travail, et améliorer ainsi les modes de travail dans les entreprises pour une meilleure efficacité et un bien-être au travail. .