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Les clés du social : Les facteurs clés pour favoriser l'insertion professionnelle des réfugiés : la France à la traîne

Les facteurs clés pour favoriser l’insertion professionnelle des réfugiés : la France à la traîne

Publié le 19 octobre 2024 / Temps de lecture estimé : 3 mn

Alors que la France vit des pénuries de main d’œuvre et des métiers en tension et que s’élèvent encore des discours hargneux sur les étrangers en France, la Plateforme RSE de France Stratégie dresse un état des lieux de la situation de l’emploi des personnes réfugiées. Elle émet douze recommandations issues de ses travaux collaboratifs.

La protection de la Convention de Genève

C’est la Convention de Genève relative au statut des réfugiés de 1951 et son Protocole de New York de 1967 qui définissent le statut de réfugié, énoncent leurs droits et les obligations des États en matière de protection. La Convention garantit une protection internationale à ceux qui fuient des persécutions, des conflits armés ou des violences généralisées.

L’intégration des personnes réfugiées, une responsabilité partagée

France Stratégie considère que l’intégration professionnelle des personnes réfugiées relève d’une responsabilité partagée. Ainsi l’État, les collectivités locales et les entreprises ont un rôle central à jouer. France Stratégie invite l’ensemble des acteurs institutionnels et du monde de l’entreprise (sans oublier les partenaires sociaux) à favoriser l’intégration professionnelle des personnes réfugiées.

Les demandeurs d’asile, en attente de la reconnaissance du statut de réfugié, ont un accès limité au marché du travail. Après l’obtention du statut de réfugié, les démarches administratives sont encore longues et complexes. La multiplicité des dispositifs et le manque de coordination des acteurs compliquent aussi la mise en place de parcours d’intégration efficaces et cohérents avec les besoins des entreprises.

Quels sont les facteurs clés de réussite ?

D’abord, leur intégration dans l’emploi doit respecter le principe de non-discrimination et contribuer à faire progresser l’esprit de tolérance. Leur intégration professionnelle n’est pas différente en tant que telle de l’intégration des personnes éloignées de l’emploi mais elle implique une approche systémique et coordonnée entre tous les acteurs. Elle repose sur quatre piliers : la maîtrise de la langue, l’intégration culturelle, le logement et le niveau de qualification reconnu au regard des besoins de recrutement.

Douze recommandations

  • Mesurer, évaluer et suivre, en particulier le programme AGIR (Accompagnement Global et Individualisé des Réfugiés) dès son déploiement pour la double problématique d’accès au logement et à l’emploi. De même, lorsque les entreprises ont mis en œuvre des politiques et actions en faveur des populations réfugiées, prendre en considération les impacts liés à ces populations dans leur démarche RSE.
  • Financer en privilégiant l’approche pluriannuelle du financement des politiques d’intégration et en promouvant les clauses sociales d’insertion réelles et pérennes dans les marchés publics.
  • Sectoriser, former et accompagner en s’appuyant sur les expériences réussies pour améliorer les procédures de recrutement ; former et sensibiliser les collaborateurs afin de déconstruire les stéréotypes et de faire évoluer les procédures de recrutement.
  • Mobiliser et fédérer aux différentes échelles : les initiatives locales par le développement des Contrats Territoriaux d’Accueil et d’Intégration des Réfugiés (CTAIR).
  • Engager une réflexion avec les États membres de l’Union européenne en tenant compte des enseignements des dispositifs d’urgence mis en place pour les Ukrainiens et Ukrainiennes.

Un potentiel sous-exploité en France malgré des difficultés de recrutement

Les personnes réfugiées constituent un vivier de recrutement et proposent des compétences précieuses. Elles apportent aussi une richesse culturelle dans l’entreprise et, plus globalement, à la société. La France vit une situation paradoxale à cet égard. Aussi, l’engagement des directions et la formation des collaborateurs au sein de l’entreprise sont des conditions essentielles pour réussir cette intégration. Les opérateurs de compétences (Opco) sont de précieux soutiens pour la formation des personnes réfugiées.


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