Les motifs de temps partiel
Les 2/3 (65 %) des salariés le sont parce qu’ils n’ont pas trouvé la possibilité de travailler plus. Mais dans 2 types de situations bien différentes :
- 38 % parce qu’ils n’ont trouvé qu’un emploi incomplet, à toutes tranches d’âge ;
- 27 % pour des motifs familiaux (enfants, personnes dépendantes), dont beaucoup de femmes de plus de 30 ans - qui souvent ne travaillent pas le mercredi pour s’occuper de leurs enfants - le plus souvent en couple, le partenaire apportant le salaire principal.
Le dernier 1/3 (35 %) regroupe les temps partiels choisis, pour des motifs variés :
- 8 % pour des besoins financiers, que ce soit pour financer ses études (5 %), en particulier des jeunes femmes, ou pour compléter sa retraite (3 %) ;
- 8 % pour des raisons de santé, surtout des salariés de plus de 50 ans, et s’ils ont connu jusque-là des pénibilités physiques ou d’autres expositions professionnelles ;
- 19 % pour des raisons autres : avoir du temps libre, effectuer des travaux domestiques, exercer une autre activité professionnelle, où l’on retrouve surtout des salariés plus âgés, un peu de personnes cadres ou diplômées donc mieux rémunérées.
Ce qui veut dire que près de 2/3 des temps partiels, soit les 27 % de motifs familiaux et les 35 % de temps partiel choisi, le sont pour des motifs individuels.
Mais ces temps partiels s’accompagnent plus souvent que chez les salariés à temps complet d’interruptions de de travail : 57 % connaissent au moins une interruption de plus d’un an.
Quelles répercussions sur les conditions de travail ?
La Dares insiste d’abord sur le fait que globalement elles sont assez peu différentes de celles vécues à temps plein, mais avec quelques nuances : en positif, moins d’intensité du travail, des rapports sociaux moins dégradés, des contraintes physiques un peu moins lourdes, moins de conflits de valeur, un peu moins de contraintes horaires ; au négatif, un peu moins d’autonomie, un peu plus d’exigences émotionnelles, plus de sentiment d’insécurité. On y retrouve là les raisons d’organisations du travail propres aux métiers qui s’exercent surtout à temps partiel, où l’on attend une grande disponibilité (grande distribution) ou s’il s’agit de métiers en contact avec le public.
Mais ces répercussions varient en importance selon la durée du temps de travail, les métiers exercés et les types de temps partiel :
- avec des conditions plus dégradées que l’ensemble pour ceux liés aux études,
- au contraire meilleures quand il s’agit de cumul emploi-retraite,
- plus d‘insécurité professionnelle quand les motifs sont familiaux, en particulier les jeunes mères,
- moins d’insécurité professionnelle et de contraintes horaires grâce à des aménagements de poste quand il s’agit de raisons de santé mais avec plus de conflits de valeur et une moindre reconnaissance.
Dans les cas de passage du temps plein au temps partiel, les salariés connaissent moins de contraintes physiques, d’intensité au travail, de contraintes horaires cependant ils souffrent davantage d’insécurité professionnelle et de manque de perspectives économiques et professionnelles, mais avec un gain de temps libre pour leurs activité personnelles, familiales ou sociales. Cela bien sûr en fonction de la durée du temps partiel qu’ils exercent, car s’ils sont à 80 % cela change peu du temps plein, mais si la durée est plus faible, ils bénéficient de moins de reconnaissance, ont des salaires plus faibles tout en gardant pour certains une activité professionnelle dense, en particulier les jeunes mères salariées.
L’intérêt de cette étude est donc de montrer la diversité des situations, du mieux que cela procure à certains salariés, mais aussi des faiblesses salariales, de l’insécurité professionnelle qui se matérialise par des périodes de chômage et du manque de reconnaissance pour beaucoup.
Source
- Temps partiel et conditions de travail : travailler moins pour travailler mieux ? Dares Analyses n° 34 – mai 2024 :
– https://dares.travail-emploi.gouv.fr/.../Dares_DA Temps partiel_CT.pdf