Qu’entend-on par revenu disponible, niveau de vie, travailleurs pauvres… :
- Le revenu disponible d’un ménage correspond à l’ensemble des ressources des membres de ce ménage, net d’impôts directs (impôt sur le revenu, taxe d’habitation, impôt sur la fortune) et des prélèvements sociaux. Il comprend les revenus d’activité, les revenus de remplacement (pensions de retraite, d’invalidité, allocations chômage), les revenus du patrimoine, les prestations sociales et les transferts inter-ménages.
- Le niveau de vie correspond aux revenus perçus par le ménage après impôts et prestations sociales. Il est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation (UC). On attribue 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 aux enfants de moins de 14 ans.
- Le calcul du taux de pauvreté dépend du niveau de vie médian soit à 50 % soit à 60 %. Ex : pauvreté à 50 % : proportion d’individus vivant dans un ménage ordinaire dont les revenus nets d’impôts directs par unité de consommation est inférieur à un montant équivalent à 50 % du niveau de vie médian de la population. Ainsi un salarié au SMIC avec une famille se situe en dessous du seuil de pauvreté. Le chiffre de 1 million de travailleurs pauvres est établi avec le seuil de 50 % du revenu médian.
- Il existe deux façons de mesurer le nombre de travailleurs pauvres. Soit on prend en compte :
- l’ensemble des revenus du ménage et des prestations sociales. Il s’agit de travailleurs dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. C’est le cas, par exemple, d’une famille de cinq personnes où une seule dispose d’un emploi payé au Smic à temps plein.
- ou uniquement les revenus individuels d’activité (salaires ou revenus des travailleurs indépendants). C’est le cas par exemple d’une personne employée au Smic à mi-temps qui n’est pas prise en compte dans la première définition si elle vit avec une personne dont les revenus permettent de dépasser le seuil de pauvreté pour l’ensemble du ménage.
On peut identifier plusieurs groupes de travailleurs pauvres en fonction de la stabilité et de la durée annuelle plus ou moins grande du travail. Des indépendants en emploi depuis au moins 1 an. Ce sont en majorité des agriculteurs et des aides familiaux. Des salariés en CDI depuis au moins 1 an et à temps plein. Des salariés en CDI et à temps partiel, en CDD, des personnes employées sous une forme particulière d’emploi…
Les travaux concernant « les travailleurs pauvres » sont récents, cette notion nous vient des Etats-Unis. Il faut définir ce que l’on entend par « travailleur pauvre » et ce que l’on entend « par pauvreté active ». La pauvreté se définit au niveau du ménage, mais l’activité pauvre se définit au niveau des individus. Le nombre de travailleurs pauvres peut varier selon le seuil de pauvreté retenu, selon la durée de présence sur le marché du travail, selon l’occupation ou la recherche d’emploi.
Deux définitions de travailleurs pauvres sont employées :
- la définition européenne correspondant à l’indicateur de « risque de pauvreté au travail (in-work poverty risk) » : est identifié comme travailleur toute personne ayant été en emploi pendant au moins sept mois sur les douze mois de la période de référence ;
- la définition de l’Insee sur le sujet : est identifié comme travailleur pauvre toute personne ayant été active pendant au moins six mois sur les douze mois de la période de référence dont au moins un mois en emploi.
La définition de « travailleurs pauvres » diffère selon l’organisme statistique. Dans les données sur les revenus de « l’Insee », on considère comme « en emploi » une personne qui travaille au moment de l’enquête. Par contre, l’organisme européen Eurostat comptabilise les personnes qui ont passé au moins la moitié de l’année en emploi.
Lorsqu’ils sont continûment en emploi sur l’année, les travailleurs pauvres sont en outre plus souvent à temps partiel que les travailleurs dans leur ensemble. Les individus sont considérés comme étant à temps partiel dès lors que le nombre de mois travaillés à temps partiel est supérieur ou égal au nombre de mois travaillés à temps complet sur l’année.
Les ménages mono-actifs, les familles monoparentales, les familles nombreuses et les plus jeunes apparaissent surreprésentés dans le décompte de la pauvreté active.
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Références
- Les travailleurs pauvres par Sophie Pontieux et Emilie Raynaud (Insee)
http://www.onpes.gouv.fr/IMG/pdf/Ponthieux-Raynaud.pdf