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Qui sont les travailleurs à bas revenus ?

Publié le 1er juin 2024 / Temps de lecture estimé : 2 mn

Une étude de la DARES (service statistique du ministère du Travail) vient compléter les études réalisées récemment sur la pauvreté en donnant un éclairage sur qui sont les travailleurs à bas revenus et leur situation sur le marché du travail. Ainsi, on y apprend qu’il y a de nombreux travailleurs à bas revenus chez les agriculteurs, les artisans, les commerçants et les chefs d’entreprise et que chez les salariés ce sont surtout les employés qui sont concernés, et notamment les salariés à statut précaire et ceux qui sont à temps partiel. Sans surprise, malheureusement, on trouve beaucoup plus de salariés à bas revenus chez les femmes que chez les hommes.

Qui sont les travailleurs à bas revenus ?

En 2018, ils étaient 4,3 millions soit 16 % des travailleurs qui touchaient un revenu d’activité inférieur à 60 % du revenu d’activité médian de l’ensemble des travailleurs (moins de 1 097 euros mensuels nets).

21 % des femmes contre 12 % des hommes sont concernés. C’est aussi le cas des jeunes (16-24 ans) chez qui le taux de bas revenus est de 38 % contre 14 % chez les travailleurs de 25-49 ans.

Les exploitants agricoles (40 %) et la catégorie des artisans, commerçants et chefs d’entreprise (33 %) sont particulièrement touchés. Mais chez les salariés ce sont surtout les employés (on pourrait dire les employées) qui ont un taux de bas revenu de 26 % contre 19 % chez les ouvriers et 3 % chez les cadres.

En rentrant dans le détail par profession, ce sont les aides de ménage (50 %) et les assistants de fabrication de l’alimentation (48 %) qui sont particulièrement concernés. Suivent les personnels soignants (38 %), les manœuvres de l’agriculture (36 %), les métiers de l’artisanat et de l’industrie (34 %), les agriculteurs et ouvriers agricoles qualifiés (33 %) et les personnels des services directs aux particuliers (33 %).

C’est, évidemment, chez les non ou moins diplômés que le taux de bas revenus est le plus élevé (29 %) contre 8 % des titulaires d’un diplôme du supérieur.

Là encore sans surprise, ce sont les travailleurs précaires qui sont les plus touchés. Ainsi, ceux qui exercent un emploi moins de six mois par an ont un taux de bas revenus de 62 %. Plus largement tous ceux qui ne travaillent pas toute l’année et les indépendants ont un taux supérieur de deux fois ou plus que le taux médian (16 %). De même, les salariés à temps partiel ont un taux de 32 % mais les femmes à temps partiel ont un taux de 43 %. Seulement 4 % des salariés à temps complet toute l’année sont concernés.

Les travailleurs des familles monoparentales sont plus touchés (taux de bas revenus : 23 %) que ceux des ménages avec couple (16 %). Les travailleurs du monde rural (20 %) et des quartiers prioritaires de la ville (QPV 28 %) sont aussi particulièrement concernés. Enfin, les travailleurs étrangers sont 35 % à faire partie des travailleurs à bas revenus.

L’étude établit une comparaison entre 2007 et 2018. Le taux de bas revenu baisse légèrement chez les femmes (-2 pts), les jeunes (-3 pts), il progresse parfois nettement chez les artisans, commerçants, chefs d’entreprise (+7 pts), les étrangers (+10 pts), les ruraux (+3 pts) et les habitants des quartiers QPV (+8 pts).

Autant d’éléments qui peuvent expliquer au moins en partie le mouvement des gilets jaunes de la fin 2018 ainsi que la crise agricole. Les travailleurs à bas revenus sont aussi ceux qui se sont retrouvés en première ou deuxième ligne pendant la crise du COVID.


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