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Les clés du social : Formations professionnelles d'entreprises et itinéraires des salariés

Formations professionnelles d’entreprises et itinéraires des salariés

Publié le 29 juin 2016 / Temps de lecture estimé : 2 mn

On sait que l’on butte toujours en France sur l’inégalité d’accès à la formation, selon la taille des entreprises comme selon la catégorie socio-professionnelle des salariés. On fait aussi l’analyse des formes principalement revêtues par les actions de formation des entreprises, le format « cours et stages », le plus souvent hors de l’entreprise mais facilement imputables dans le système existant depuis 1971 d’obligation de financement.

Le dispositif « Défis » [1], initié par les partenaires sociaux [2] et réalisé par le Cereq, dans un premier volet réalisé en 2015, permet d’aller plus loin et de mieux cerner le recours à la formation par les entreprises.

Pourquoi former ?

Plus d’un tiers des entreprises formatrices financent principalement des formations afin de répondre aux exigences règlementaires, en particulier les entreprises de 10 à 19 salariés, le secteur des transports... Au contraire, si les grandes entreprises de 500 salariés et plus ont aussi besoin de réaliser des formations réglementaires, leur principal objectif de formation est l’accompagnement des changements, de même que les secteurs de l’information et communication, l’industrie des équipements électriques, électroniques, informatiques.

(cliquez sur l’image pour l’agrandir)

Formations et « outillage des pratiques »

La conclusion logique de Défis est que les salariés ont plus de chances d’être formés si les pratiques de formation sont organisées. Cinq critères : un service ou une personne dédiés en tout ou partie à la formation, la diffusion de l’information sur la formation, un plan de formation, des procédures d’identification des besoins, et des méthodes d’analyse des besoins en qualifications et compétences.

Comme les petites entreprises en sont souvent démunies, les partenaires sociaux puis les lois encouragent leur accompagnement par des organismes extérieurs, en particulier les OPCA (Organisme paritaire collecteur agréé) de branche, avec obligation d’adhérer pour l’entreprise.

Le recours aux organismes extérieurs

Plusieurs types d’organismes sont sollicités, en fonction des objectifs donnés à la formation et des outils dont disposent les entreprises, de leur taille, de leur secteur, comme dans leur inscription dans des réseaux :

  • Les OCPA par 40 % des entreprises sondées, en particulier par les entreprises de 250 à 499 salariés et par les plus outillées ;
  • Les organismes de formation, pour 35 % ;
  • L’organisation professionnelle de branche, pour 16 % ;
  • Un expert comptable pour 16 % des entreprises, surtout les plus petites (10 à 49 salariés) ;
  • Un consultant, pour 13 %, taux qui augmente avec la taille des entreprises ;
  • Une chambre consulaire, pour 10 %.

Ces chiffres confirment que les OPCA sont les premiers sollicités par les entreprises de toutes tailles, pour un appui dans l’évaluation des compétences ou des besoins de formation, des propositions d’offre de formation, des outils pour construire un plan de formation, une information sur la politique et l’offre de formation de la branche, un conseil en ingénierie financière, en particulier pour optimiser leur budget formation et pour trouver des financements complémentaires, et bien sûr un soutien financier par les fonds mutualisés.

On retrouve ainsi par ces résultats d’enquête la diversité des usages de formation des entreprises, selon qu’elles ciblent surtout les formations réglementaires, ou qu’elles conçoivent la formation comme un investissement dans le cadre d’un accompagnement des changements et de l’anticipation des besoins de qualifications et de compétences. Ce qui conditionne grandement les évolutions professionnelles des salariés.


Source


[1(« Dispositif d’enquêtes sur les formations et itinéraires des salariés » qui met en relation les actions de formation suivies par les salariés et les parcours professionnels : 16 000 salariés et 4 500 entreprises interrogés.

[2dans le cadre du CNEFP, Conseil national d’évaluation de la formation professionnelle