11,5 % de salariés, mais avec de gros écarts
Moins de salariés sont concernés qu’il y a une douzaine d’années (2005 : 16,3 %), mais les disparités sont fortes selon la durée du travail, le sexe, les secteurs professionnels, les tailles d’entreprises. Ainsi :
- 25 % des salariés en temps partiel ont été concernés (contre 8 % de ceux à temps complet). Des salariés au très faible salaire !
- 26,5 % des salariés des TPE jusqu’à 9 salariés (contre 8 % des plus de 10). Et, plus la TPE est petite, plus le pourcentage de smicards est fort (21,5 % des salariés des TPE de 6 à 9 salariés, 34,4 % dans les TPE avec un seul salarié). Ce pourcentage fait que ces salariés des TPE représentent plus de 4 sur 10 des salariés touchés par l’augmentation du Smic alors qu’ils ne représentent que 18 % des salariés du secteur privé.
- 58,3 % sont des femmes et avec un impact opposé de la taille de l’entreprise puisqu’on trouve 54 % de femmes dans les TPE de 1 à 9 mais 65 % dans les entreprises de 250 salariés et plus.
- Au 31 décembre 2017, 54 % des branches avaient un premier niveau de salaire inférieur au Smic fixé pour 2018 et devaient donc revoir leur grille salariale.
Une répartition très inégale selon les secteurs professionnels
Trois secteurs ont de fortes proportions de salariés au Smic et sont de plus en forte progression :
- Les hôtels, cafés, restaurants où 33 % des salariés sont touchés par la revalorisation du Smic, avec un pic de 66 % dans la restauration rapide ;
- Le commerce de gros et de détail à dominante alimentaire (25 %) ;
- Les pharmacies d’officine (16 %).
Secteurs touchés également :
- Les petites entreprises du bâtiment (20 %), en petite aggravation (19 % en 2017) ;
- Les magasins à succursales du secteur de l’habillement (17 %), mais en diminution sensible (2017 : 20 %).
- Pas très loin derrière, le secteur sanitaire et social (13 %), mais également en baisse rapide (2017 : 16 %).
Au contraire, peu de salariés sont concernés dans l’industrie métallurgique, chimique, plasturgie, ni dans le commerce de gros et import-export, ni les banques et assurances, ou le secteur information-communication, les professions juridiques et comptables, les entreprises de nettoyage, manutention et sécurité.
Beaucoup de ces salariés et ceux qui sont juste au dessus du SMIC seront concernés par la revalorisation anticipée de la prime d’activité annoncée par le Président Macron le 10 décembre. Ainsi, si le Smic évolue selon la règle habituelle, leur revenu mensuel progressera au total de 100 euros, ce qui n’est pas négligeable.
Source
- Dares – La revalorisation du Smic au 1er janvier 2018 : les salariés des TPE trois fois plus concernés :
https://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2018-052.pdf
Déjà paru dans Clés du social
- Les travailleurs pauvres en France :
http://www.clesdusocial.fr/les-travailleurs-pauvres-en-france-travail-temps-partiel-precaire-intermittence-chomage