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Les clés du social : Le taux d'emplois vacants est plus élevé dans les TPE

Le taux d’emplois vacants est plus élevé dans les TPE

Publié le 5 octobre 2024 / Temps de lecture estimé : 3 mn

Le nombre d’emplois vacants dans la zone euro reste élevé avec un taux de chômage particulièrement faible. Les emplois vacants sont définis par le règlement européen n° 453/2008 comme les postes nouvellement créés, inoccupés, ou encore occupés et sur le point de se libérer pour lesquels l’employeur cherche activement un candidat en dehors de l’entreprise.

En France, sur l’ensemble du secteur salarié privé (hors agriculture, intérim, particuliers employeurs et activités extraterritoriales), en 2023, 615 000 emplois sont vacants.

Dans tous les grands secteurs d’activité, le taux d’emplois vacants des petites entreprises est sensiblement supérieur à celui des entreprises de 10 salariés et plus. Toutefois, l’ampleur de l’écart varie fortement d’un secteur à l’autre, allant de 2 points dans le secteur privé de l’enseignement, de la santé humaine et de l’action sociale, à 5,9 points dans l’hébergement-restauration ou l’information-communication.

  • Dans la construction, les activités immobilières et l’hébergement-restauration, les TPE concentrent près de deux tiers des emplois vacants (respectivement 59 %, 62 %, et 66 % en moyenne en 2023) contre à peine plus d’un tiers des emplois occupés (respectivement 35 %, 34 % et 36 %).
  • 37 % des emplois vacants correspondent à des postes nouvellement créés dans les entreprises de 1 à 9 salariés contre 27 % dans celles de 10 salariés et plus.
  • En revanche, les emplois vacants des petites entreprises correspondent moins à des postes inoccupés : 38 % contre 50 % dans les entreprises de 10 salariés et plus.

À compter des données portant sur le premier trimestre 2024, la DARES élargit le champ de la publication trimestrielle sur les emplois vacants aux entreprises de 1 à 9 salariés.

  • Au 2ème trimestre 2024, le taux d’emplois vacants s’élève à 2,8 % dans les entreprises du secteur privé et 40 % des emplois vacants sont à pourvoir dans des entreprises de 1 à 9 salariés, soit un taux trois fois supérieur à celui des entreprises de plus de 10 salariés.
  • Lorsqu’il est mené à son terme, le recrutement n’est pourtant pas jugé plus difficile dans les petites entreprises que dans celles de 10 salariés et plus (respectivement 15 % et 17 % de recrutements jugés difficiles).
  • Le taux d’échec est plus important dans les PME, ce qui traduit une expérience plus imitée en termes de recrutement.
    *Les recrutements doivent être replacés dans le contexte plus général des manières de recruter spécifiques à la France : prédominance des canaux informels (candidatures spontanées, relations, réembauche), faible formalisation des offres, très forte sélectivité du marché du travail.

Le nombre d’emplois vacants dans le secteur privé, en hausse tendancielle depuis le milieu des années 2010, accélère nettement après la crise sanitaire pour atteindre près de 660 000 en moyenne en 2022, avant de s’infléchir en 2023.

  • La dynamique post-crise est davantage portée par les entreprises de plus de 10 salariés. Ces dernières représentent environ 60 % des emplois vacants du secteur privé en 2023, contre une part proche de 50 % avant crise.
    *Au premier trimestre 2024, la tendance à la baisse du nombre d’emplois vacants se poursuit avec un total de 535 000 postes à pourvoir.
  • Au 2ème trimestre 2024, le taux d’emplois vacants s’élève à 2,8 % dans les entreprises du secteur privé (hors agriculture, intérim, particuliers employeurs et activités extraterritoriales). Il reste stable par rapport au trimestre précédent, et baisse de 0,5 point sur un an.

Au deuxième trimestre 2024, le nombre d’emplois vacants se replie dans l’industrie (-7 %), la construction (-3 %) et dans le tertiaire non marchand (-1 %). En revanche, il augmente dans le tertiaire marchand (+2 %). Le nombre d’emplois vacants demeure nettement plus élevé qu’avant la crise sanitaire (+30 % par rapport au 4ème trimestre 2019).

  • 46 % des emplois déclarés vacants correspondent à des emplois inoccupés ;
  • 29 % à des emplois nouvellement créés ;
  • 24 % à des emplois encore occupés et sur le point de se libérer ;
    *Pour 1 % des emplois vacants, le type n’est pas renseigné.

« La pénurie de main d’œuvre et de compétences tire la compétitivité future de l’Union européenne vers le bas » note le rapport de Mario Draghi, « elle met en danger les progrès dans les technologies émergentes » notamment pour les transitions verte et numérique. Les difficultés de recrutement freinent l’investissement des entreprises :

  • Pour Rexecode, l’institut d’études économiques : « L’insuffisance de la demande adressée aux entreprises est un problème qui vient de repasser devant les difficultés à embaucher pour les employeurs ».
  • Les difficultés de recrutement sont plus importantes qu’avant le Covid, notamment dans les services et dans l’industrie.

Problème aux deux extrémités du marché du travail : un problème de formation pour les postes les plus qualifiés (métiers scientifiques et d’ingénierie), mais aussi un problème d’attractivité pour les postes aux salaires relativement faibles (BTP et hôtellerie-restauration).


Références