Une volonté de transparence et de communication des autorités
L’Observatoire national des violences faites aux femmes mène une politique qui permet d’avoir une connaissance précise de leur ampleur et de leur nature. Arguant du fait que pour pouvoir agir et évaluer efficacement, il est nécessaire d’avoir cette connaissance. L’Observatoire national travaille à harmoniser et diffuser les données existantes sur les violences faites aux femmes. Il agit au sein de la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF).
Les chiffres de décès en 2020
125 morts violentes au sein du couple en 2020 contre 173 l’année précédente (48 victimes en moins, soit -28 %). Il s’agit du chiffre le plus bas enregistré depuis le début de l’étude annuelle en 2006. Ces faits représentent 17 % de l’ensemble des homicides non crapuleux et violences volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner enregistrés en France en 2020. En moyenne, un décès est enregistré tous les trois jours.
64 départements et collectivités d’outre-mer sur 107 enregistrent au moins un décès. Les départements du Nord (7 faits), du Pas-de-Calais et des Alpes-Maritimes (5 faits chacun) ont les taux les plus élevés. Près de 86 % des faits sont commis au domicile du couple, de la victime ou de l’auteur. Pour 33 % des homicides, il est fait usage d’armes à feu.
On l’a vu, comme les années précédentes, les femmes sont les principales victimes. Elles représentent plus de 82 % du total. Depuis 2006, cette part est stable. Et très majoritairement l’auteur des faits est un homme, vivant en couple et de nationalité française. Dans 52 % des cas, il a ingéré au moins une substance susceptible d’altérer son discernement.
L’antériorité des faits
Cette antériorité est très importante et a fait l’actualité d’un certain nombre de féminicides récents. Les chiffres de 2020 montrent que 35 % des femmes victimes avaient déjà subi des violences. 67 % d’entre elles avaient signalé ces violences antérieures aux forces de sécurité intérieure et parmi elles 75 % avaient déposé une plainte. Seuls deux auteurs faisaient l’objet d’un contrôle judiciaire connu des forces de l’ordre et une victime faisait l’objet d’une ordonnance de protection. On comprend la pression exercée par les mouvements féministes, les associations et de manière générale l’opinion publique sur les forces de police et la justice au regard de cette réalité.
Des avancées législatives, des moyens insuffisants
Si les associations se satisfont des avancées législatives (4 lois ont été adoptées pendant le quinquennat), des avancées culturelles sur le caractère systémique des violences et de la priorité affichée par le gouvernement, elles estiment que les moyens ne sont pas à la hauteur. Ainsi, le budget du secrétariat d’État à l ’Égalité reste le plus petit du gouvernement même si nous savons que l’essentiel de la lutte repose sur d’autres ministères. Les dispositifs d’accompagnement des victimes ne sont pas homogènes sur tout le territoire et plus de 150 000 femmes se déclarant victimes de violences conjugales chaque année, les besoins sont considérables en termes d’hébergement. Sans compter bien sûr les besoins de gendarmes, policiers et magistrats formés et nécessaires pour bien traiter ces problèmes ainsi que les actions de prévention à mener dans le milieu scolaire et universitaire pour que les jeunes générations ne répètent pas les violences masculines qui peuvent conduire à la mort.
Année | Nbre Décès |
---|---|
2014 | 165 décès |
2015 | 144 décès |
2016 | 157 décès |
2017 | 151 décès |
2018 | 149 décès |
2019 | 173 décès |
2020 | 125 décès |
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