À compter des données portant sur le premier trimestre 2024, la DARES élargit son champ de la publication trimestrielle sur les emplois vacants aux entreprises de 1 à 9 salariés, soit sur l’ensemble du secteur salarié privé (hors agriculture, intérim, particuliers employeurs et activités territoriales).
L’envol du nombre d’emplois vacants constaté ces dernières années s’explique par la baisse du taux de chômage et la hausse des créations de postes enregistrées en France. La raréfaction de la main d’œuvre disponible se traduit par des difficultés à l’embauche. La majorité des emplois vacants concernent les emplois peu qualifiés dans le tertiaire marchand, la construction ou les hôtels, cafés, restaurants. Jugés pas assez attractifs, les ex-employés s’en détournent pour partir vers d’autres secteurs avec des meilleurs salaires et conditions de travail.
Le taux de vacance dans les petites entreprises est près de trois fois supérieur à celui des entreprises de plus de 10 salariés. Dans la construction ou l’hébergement-restauration, les entreprises de 1 à 9 salariés représentent près de deux tiers des emplois vacants, contre à peine plus du tiers des emplois occupés.
- L’ampleur de l’écart des emplois vacants varie fortement d’un secteur à l’autre, allant de 2 points dans le secteur privé de l’enseignement, de la santé humaine et de l’action sociale, à 5,9 points dans l’hébergement-restauration ou l’information-communication.
- Lorsqu’il est mené à son terme, le recrutement n’est pourtant pas jugé plus difficile dans les petites entreprises que dans celles de 10 salariés et plus (respectivement 15 % et 17 % de recrutements jugés difficiles).
- Le taux d’échec y est en revanche plus important, ce qui traduit de la part des employeurs une expérience plus limitée en termes de recrutement.
Dans les petites entreprises, les emplois vacants correspondent plus fréquemment à des emplois nouvellement créés et moins souvent à des postes inoccupés. Les emplois vacants sont définis par le règlement européen N°453/2008 comme les postes nouvellement créés, inoccupés, ou encore occupés et sur le point de se libérer, pour lesquels l’employeur cherche activement un candidat en dehors de l’entreprise.
En 2024, le taux d’emplois vacants recule dans tous les grands secteurs :
- Le nombre d’emplois vacants se replie très fortement dans la construction et, dans une moindre mesure, dans l’industrie, le tertiaire non marchand et le tertiaire marchand (respectivement -6 %, -4 % et -3 %).
*Au 1er trimestre 2024, 45 % des emplois déclarés vacants correspondent à des emplois inoccupés, 30 % à des emplois nouvellement créés et 23 % à des emplois encore occupés et sur le point de se libérer. - Pour 1 % des emplois vacants, le type n’est pas renseigné. Cette répartition est quasi inchangée par rapport au trimestre précédent.
L’emploi augmente de 0,2 % au 1er trimestre 2024, soit 50 500 créations nettes. Les services connaissent un rebond de +0,4 % après une baisse au 4ème trimestre 2023. Le taux de chômage reste stable à 7,5 % dans un contexte où la participation au marché du travail continue de progresser.
- La part de personnes inactives diminue de 0,4 point au 1er trimestre 2024. Cette baisse correspond à une légère contraction du halo du chômage, de 0,1 point sur le trimestre, et à une diminution de la part d’inactifs hors halo plus notable, de 0,3 point. Cette évolution s’inscrit dans une tendance de quasi-stabilité du halo du chômage, même si sa composition se modifie, et de baisse de l’inactivité hors halo, depuis le milieu des années 2010. La déconnexion entre climat des affaires et climat de l’emploi est fortement corrélée avec l’évolution de la productivité. Cette déconnexion s’est réduite au cours des derniers mois mais repart légèrement à la hausse dans les dernières enquêtes. Le secteur industriel reste particulièrement concerné par un écart important entre emploi prévu et activité prévue, ainsi que quelques sous-secteurs des services.
- Les tensions de recrutement poursuivent leur baisse amorcée depuis la fin 2022, y compris dans la construction, tout en restant à des niveaux supérieurs à l’avant crise sanitaire. Cette réduction des tensions est commune à l’ensemble de la zone Euro. En comparaison aux autres pays européens, les tensions en France se situent en avril 2024 à un niveau moyen dans l’industrie et inférieur à la moyenne dans les services.
Le marché du travail a repris des couleurs en 2024. Les salaires nominaux continuent de progresser au 1er trimestre, mais ralentissent suivant les prix dans un contexte de désinflation. En termes réels, le pouvoir d’achat du salaire de base progresse pour le deuxième trimestre consécutif. Les montants de prime de partage de la valeur sont moindres au 4ème trimestre 2023 qu’au 4ème trimestre 2022 et ce ralentissement pourrait se poursuivre en 2024, le versement de cette prime étant notamment fiscalisé à partir du 1er janvier 2024.
Références