C’est quoi une enquête « Besoins de main d’œuvre » (BMO) ?
Par son envergure, Pôle emploi adresse un questionnaire à 2,4 millions d’établissements, et sa fréquence annuelle, cette enquête est désormais un élément essentiel de connaissance du marché du travail. 450 200 établissements ont répondu à l’édition 2021. Le questionnaire a pour objectif de connaître leurs besoins en recrutement par secteur d’activité et par bassin d’emploi. Les résultats complets sont disponibles sur le site de Pôle emploi et sont une aide pour les décideurs publics comme privés.
Car l’enquête permet d’anticiper les difficultés de recrutement, d’améliorer l’orientation des demandeurs d’emploi vers certaines formations ou certains métiers tout en les informant de l’évolution de du marché du travail local ou départemental et des métiers porteurs.
Les principaux enseignements
- Les intentions d’embauche sont en hausse pour 2021 en particulier pour la deuxième partie de l’année. C’est plus de 2,7 millions de projets qui sont présentés. Ces intentions d’embauche sont supérieures de 30 000 à celles de 2019.
- Les services aux particuliers constituent le premier secteur recruteur avec 38 % de l’ensemble des intentions d’embauche, soit 1 028 100 projets. En progression de 3,1 % par rapport à 2019.
- Par secteur, la hausse est de 14,8 % pour le sous-secteur de la santé et de 21,7 % pour le secteur de la construction.
- Les diminutions d’intentions d’embauche sont dans l’industrie (-7 %), avec des baisses marquées dans la métallurgie (-28,2 %) et l’équipement électronique (-30,5 %)
- Parmi les métiers les plus recherchés figurent des métiers à caractère saisonnier, comme les métiers agricoles.
- Les intentions d’embauche sont également nombreuses dans les métiers du soin et de l’accompagnement, avec les aides à domicile et les aides ménagères, les aides-soignants, en hausse de 19,6 % et les infirmiers, +34,5 % par rapport à 2019.

Regardons du côté des territoires
Les plus grandes augmentions de besoins de main-d’œuvre concernent les trois régions de la façade atlantique : +15,2 % en Nouvelle-Aquitaine, +10,7 % en Pays de Loire et +5,6 % en Bretagne. Les régions Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes voient leurs intentions d’embauche diminuer (respectivement de -3,1 % et -3,7 %) mais restent celles qui recrutent le plus (avec respectivement 477 300 et 323 500 projets). On retrouve là une évolution due à la pandémie de Covid qui a vu le départ de nombreux franciliens de l’Île de France ou de grandes métropoles. Un phénomène certainement accentué par le télétravail dont les effets post crise seront scrutés à la loupe.
Une petite alerte
Si les chiffres présentés sont intéressants pour la reprise de l’activité en 2021, quelques difficultés apparaissent et sont soulignées par les auteurs de l’enquête. En effet, les difficultés pour embaucher sont plus élevées parmi les établissements de taille plus petite : elles concernent 49 % des intentions d’embauche pour les établissements de 1 à 9 salariés, contre 39 % pour les établissements de plus de 200 salariés. Si le phénomène perdure, il pourrait mettre un coup de frein à la croissance de l’emploi qui se dessine.
La confirmation par les statistiques de l’Insee sur l’emploi salarié au premier trimestre 2021 Si, avec l’enquête de Pôle emploi, nous sommes dans les prévisions et besoins de recrutement, les statistiques de l’Insee confirment la bonne tenue de l’emploi début 2021. Ainsi, au premier trimestre 2021, l’emploi salarié progresse de 0,3 % (+86 100 emplois) après −0,1 % (−22 800) au trimestre précédent (quatrième trimestre de 2020). Cette hausse provient de l’emploi salarié privé, en net rebond. De son côté, l’emploi public se stabilise quasiment. Cependant il faut noter que l’emploi salarié privé demeure encore inférieur de 1,2 % (−243 400 emplois) à son niveau d’avant crise (fin 2019). |
Sources